Sécurité : La RSS sera incluse dans la Loi de finances 2016
L’on ne peut pas parler de développement si la sécurité n’est pas garantie. Pour le moment, c’est l’insécurité qui gagne du terrain dans les villes comme dans les campagnes. Réinstaurer la sécurité nécessite pourtant des moyens…
La Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) sera incluse dans la Loi des Finances 2016. Le Premier Ministre Jean Ravelonarivo a confirmé, dans son discours de clôture du séminaire national sur la RSS, qu’un budget sera alloué à la RSS dans la Loi des finances 2016. Ce fut samedi dernier au CCI d’Ivato.
Après 4 jours de rudes et intenses débats, les séminaristes du CCI ont accouché d’une Lettre de Politique Générale sur la RSS. Cette lettre, fruit des consultations régionales, entamées en Juin 2014, sera remise au Président de la République Hery Rajaonarimampianina d’ici un mois.
Ce séminaire bénéficiait de l’appui de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, des Nations Unies, de l’Organisation Internationale de la Francophonie, de la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC) et du Réseau Africain de Secteur de la Sécurité (ASSN). Ces partenaires ont envoyé des experts dans notre pays pour encadrer le travail.
Le Comité technique, initiateur de cette réforme ou CTO/RSS, a été composé de personnes issues de différents domaines : des représentants du cabinet militaire de la Primature, des représentants des ministères concernés, des parlementaires, des membres d’ONG et, surtout, des représentants des partenaires techniques et financiers qui travaillent avec Madagascar.
Sept commissions
Les participants à ce séminaire ont été répartis dans 7 commissions : sur le Parlement, sur l’Armée, sur la Gendarmerie, sur la Police, sur les acteurs non étatiques et sur la gestion foncière, douanière, et environnementale. Ces commissions ont apporté quelques suggestions d’amélioration du domaine de la sécurité à Madagascar.
En ce qui concerne, par exemple, la Police et la Gendarmerie, le domaine du droit de l’homme à particulièrement été mis au-devant de la scène. La gestion des armes utilisées par les Forces armées a été abordée. La circulation des armes à feu à Madagascar devient de plus en plus préoccupante, selon les participants des 3 commissions concernées (la Police, la Gendarmerie, l’Armée).
Les participants ont été très critiques envers la Justice. L’autonomie de la Justice a été l’un des sujets débattus. Les participants de la commission Justice, eux, estiment que les décisions de Justice doivent être plus explicites de manière à être facilement assimilables par la population.
Il faut éradiquer la corruption et l’impunité. La collaboration entre les Forces de l’ordre et la Justice doit être renforcée en ce sens.
La gestion foncière, douanière et environnementale doit être autonome et dépolitisée, toujours d’après les participants de cette commission. Ces domaines doivent être dotés d’équipements appropriés à leurs attributions respectives.
Un pas important, mais pas suffisant
Ce séminaire a été un pas très important dans la réforme du secteur de la sécurité à Madagascar, mais pas suffisant, comme l’a expliqué, dans son discours, la Représentante spéciale de l’Union africaine à Madagascar, Aya Youssouf Ahmed. Elle a exhorté les dirigeants du pays à faire le nécessaire à l’exécution des différentes étapes pour renforcer la sécurité et le développement.
Comme pour répondre à la Représentante spéciale, le Général Jean Ravelonarivo, Premier ministre malgache, a fait remarquer que la question de la sécurité a été l’un des trois piliers du programme du Président Hery Rajaonarimampianina lors de son investiture du 25 janvier 2014. « Je vais construire les conditions du renouveau et d’un progrès partagé par tous. Nous allons rétablir la confiance dans l’état, qui passe par la restauration de l’autorité de l’état. Elle s’appuiera sur un socle fondamental constitué des trois piliers de notre programme : la sécurité, la justice et la lutte contre la corruption », avait déclaré le Président Hery Rajaonarimapianina durant son investiture.
Le Premier ministre a ajouté que le terme de sécurité s’applique également à la politique sociale et économique. Il a enchaîné qu’il n’y aura pas de développement sans sécurité.
Les travaux des commissions seront examinés avant d’être soumis au Parlement.
Ghislain V
