SEFAFI : L’Observatoire parle de crise de l’énergie

SEFAFI : L’Observatoire parle de crise de l’énergie

 

La Société civile continue de réagir aux problèmes de délestage perpétuels. En dépit du limogeage de l’ancien ministre de l’Energie et de la nomination de son successeur par intérim, l’Observatoire de la vie publique fait noter que la situation est loin de se décanter.

L’Observatoire de la vie publique «Sehatra Fanaraha-maso ny Fiainam-pirenena» SEFAFI tire la sonnette d’alarme sur la crise de l’énergie, caractérisée par les délestages fréquents qui se produisent dans les différentes localités du pays.
Cette société civile appelle les dirigeants à adopter une vision claire et réaliste du secteur Energie. L’absence de volonté politique, de vision de l’État, la mauvaise gestion, la gabegie, ainsi qu’un contexte économique perpétuellement dégradé, ont suffi à compromettre le fonctionnement de la compagnie nationale d’Eau et d’electricité, estime le SEFAFI. Ce dernier a fait remarquer que la crise de l’énergie freine surtout le développement dans la mesure où elle entraîne une baisse de productivité, des dégâts matériels importants et également la colère grandissante des usagers et abonnés.

Impossible d’implanter de grands projets industriels

A l’heure actuelle, le taux d’électrification au niveau national est estimé à 15%, contre 57% au Sénégal et 80% en Afrique du Sud. Ce qui représente l’un des taux les plus faibles d’Afrique subsaharienne. Cette situation est très dissuasive pour l’implantation de grands projets industriels consommateurs d’énergie, tels que l’exploitation minière, pétrolière et gazière. Elle ne permet ni aux entreprises existantes d’être compétitives, ni aux ménages d’améliorer leurs conditions de vie. En dépit de ce contexte qui perdure depuis des décennies, la JIRAMA, le plus grand opérateur du secteur électricité, tente toujours de survivre.
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Audit avant la fin de l’année ?

Depuis avril 2014, le ministère de l’Énergie entend changer la donne en misant sur les énergies. Il reste à savoir si le brusque changement de donne intervenu le 22 octobre dernier par le limogeage du ministre Richard Fienena et la nomination du Général Herilanto Raveloharison ministre par intérim, va décanter la situation… La continuité de l’État sera-t-elle respectée ? De même, pour l’audit censé démarrer avant la fin de cette année avec le soutien de la Banque mondiale… La situation est très critique et il est difficile de croire que les dirigeants puissent continuer à faire la sourde oreille devant la détresse de la population et des opérateurs industriels, asphyxiés par le coût exorbitant de l’énergie.

Recommandations avancées par le groupe de réflexion Énergie

Le 23 septembre dernier, le Groupe de réflexion Énergie, composé des experts nationaux et internationaux, a présenté des recommandations visant à améliorer la situation du secteur énergétique de Madagascar d’ici 2030. La mise en cohérence du secteur Énergie avec les autres secteurs et la promotion d’une consommation responsable sont parmi les propositions avancées. Pour améliorer l’offre en énergie, le Groupe conseille de réduire les menaces à l’approvisionnement énergétique en favorisant le reboisement à vocation énergétique et la production d’agro-carburants, et de promouvoir l’exploitation durable des sources d’énergie locales. Si une politique nationale de l’énergie est correctement établie, en tenant compte de ces recommandations et des contraintes auxquelles Madagascar fait face, le pays économisera près de 75,5 millions de dollars par an dès 2020, les dépenses en matière d’énergie ne représenteront plus que 5% du budget des ménages et 15% des charges des industriels en 2030.

Vola R

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