Serge Zafimahova : “La démission du MFB reflète la divergence au sommet”
Avec la démission du ministre des Finances et du Budget, la divergence au sommet est flagrante de l’avis de Serge Zafimahova, observateur de la vie nationale. Cela était prévisible, le grand argentier n’ayant pas figuré dans la délégation malagasy qui s’est rendue en Chine, ni à la conférence des investisseurs en Afrique du Sud ou encore au récent déplacement du Président Hery Rajaonarimampianina en France.
Nous sommes actuellement dans une période où la monnaie malagasy est fragile. Cette monnaie sera de plus en plus fragilisée avec le départ du ministre des Finances et du Budget, qui instaurera un climat d’incertitude dans le domaine.
Gervais Rakotoarimanana est réputé pour sa rigueur budgétaire, ce qui est loin d’être le cas pour la majorité des membres du gouvernement, a indiqué notre interlocuteur. Et de poursuivre que tout cela arrive au moment où Madagascar est en train d’émettre de nouveaux billets. Le fait que les billets ont été imprimés dans deux ou trois pays différents dénote une absence de transparence qui peut amener à des suspicions. «En politique, il n’y a pas de hasard. Le ministre des Finances a annoncé sa démission le jour de première émission des nouveaux billets bien qu’il ait remis sa démission depuis le 14 juillet dernier», a tenu à préciser Serge Zafimahova.
Cet observateur de la vie nationale a également touché mot sur le dossier Claudine Razaimamonjy, qui, selon ses dires, concerne six, sept, voire huit ministères, l’argent public étant concerné. La faute revient aux responsables étatiques qui ont attribué les différents marchés. Un remaniement du gouvernement s’impose. Notre interlocuteur d’estimer que les membres du gouvernement ne devraient pas dépasser une vingtaine de personnes dans une politique d’austérité.
Gervais Rakotoarimanana avait la confiance des bailleurs compte tenu de sa rigueur. L’accord sur la Facilité Elargie de Crédit a été conclu alors qu’il était à la tête du ministère des Finances et du Budget. L’on est souvent amené à croire que Madagascar passe d’un bailleur à un autre avec beaucoup de facilité et d’aisance. Mais il ne faut pas oublier que la Chine est membre actif du FMI. Après les Etats-Unis qui détiennent la plus grande quote-part, vient le Japon, suivi de près par la Chine. Avec ou sans le ministre démissionnaire Gervais Rakotoarimanana, la rigueur budgétaire s’impose en s’ouvrant probablement à d’autres systèmes comme les réserves en or monétaire. Maurice dispose de plus de 12 tonnes d’or monétaire contre 20 kg pour Comores et 0 kg pour Madagascar. Ces réserves en or monétaire servent à garantir les dettes et les opérations financières de l’Etat, a conclu Serge Zafimahova.
C.R
