SIMPM : Les Evêques catholiques contre une décision du Gouvernement
Les salons se multiplient dans notre pays. Mais c’est la première fois qu’un de ces événements commerciaux est contesté par une entité, religieuse de surcroît. Les faits.
La Conférence des Evêques de Madagascar s’oppose à la tenue du Salon international des Mines et du Pétrole de Madagascar (SIMPM), événement qui sera organisé par le gouvernement du 23 au 25 septembre prochain. Dans une déclaration, publiée le 06 août 2015, Mgr Odon Marie Arsène Razanakolona, à la fois président de la Conférence sur la pastorale sociale et caritative, responsable de la Conférence épiscopale de Madagascar et responsable du projet Taratra au sein de la Conférence des Evêques de Madagascar, note que l’organisation de ce salon n’est pas appropriée au contexte qui prévaut dans notre pays. Il estime, selon ses propres termes, qu’«une fois de plus, l’on met la charrue avant les bœufs».
La Conférence des évêques de Madagascar s’interroge, alors, comment peut-on lancer une promotion internationale du secteur extractif alors que d’un côté, les textes législatifs, réglementaires et fiscaux relatifs au secteur extractif (mines et pétrole) ne sont pas prêts ? De l’autre côté, les débats sur le sujet ne sont pas entamés ni au niveau régional, ni au niveau national pour l’appropriation du processus par la population et les différents acteurs à Madagascar. Madagascar a-t-elle seulement une vision stratégique de sa politique extractive et des enjeux vitaux ? Telles sont, entre autres, les réflexions soulevées par le responsable de la Conférence épiscopale.
Le doute est permis, même chez les opérateurs, a-t-il dit, du fait de l’absence de conditions adéquates, qui est un préalable à la promotion internationale du secteur. Le secteur minier dispose d’un grand potentiel pour le développement du pays. Le secteur minier doit servir au développement et faire profiter à la population et non à une poignée d’individus. Pour y parvenir, avant toute chose, l’Etat devra envoyer des messages forts. Cela se traduit par une vision de développement où l’homme est le premier bénéficiaire de ces ressources en améliorant son bien-être, dans le respect de son environnement, exprimer une volonté politique claire et ferme du respect de l’Etat de droit et de l’application de la bonne gouvernance, particulièrement dans le secteur minier. Il est également primordial d’assurer la sécurité des investissements. C’est pour toutes ces raisons que la Conférence des Evêques de Madagascar estime que les conditions ne sont pas réunies pour tenir un tel salon en ce moment dans notre pays.
Vola R
