Soalala : 5è Festival Angonoky
Les tortues sont des animaux protégées dans notre pays car elles font partie de la faune endémique. C’est bien la raison pour laquelle elles attirent la convoitise des trafiquants de tout-bords. Il n’est donc pas étonnant que l’on consacre un festival à ces animaux.
«Les Angonoky protégées, valeurs patrimoniales respectées », c’est le thème du festival Angonoky, qui s’est déroulé à Soalala du 03 au 06 décembre dernier en l’honneur des tortues à éperon, endémiques de ce district. Ce festival est à sa 5ème édition actuellement.
« Aux Etats-Unis, au Japon, ou en Angleterre, lorsqu’on parle d’Angonoky, on pense tout de suite à Soalala, cette petite contrée invisible sur la carte du monde, telle une fourmi sur un ballon de basket-ball ». C’était en ces termes que Richard Lewis, directeur de Programme au sein du Durrell Wildlife Conservation Trust (DWCT) a décrit l’importance de la fameuse tortue et de la renommée mondiale de son nid naturel qu’est Soalala.
20 jeunes individus mâles et femelles de 15 ans ont été lâchés dans leur unique milieu naturel, le Parc national de la Baie de Baly, une aire protégée nichée au large de la Commune urbaine de Soalala. Ils sont les fruits de 19 Angonoky adultes saisies il y a plus de dix ans, chez des particuliers pour être élevées en captivité après, au Parc national d’Ankarafantsika Ampijoroa, sur la RN4.
Après 25 ans de lutte contre le trafic, les feux de brousse et la consommation locale, et en même temps de soins et de protection, le DWCT a pu lâcher jusqu’ici 100 individus de nouvelles générations d’Angonoky à Soalala, celles d’en haut inclues. 25 ans qui symbolisent aussi un partenariat de parfaite entente entre les Fokonolona, les autorités locales et le conservateur.
Un tourisme promettant également, surtout dans le Fokontany de Baly et ses environs car, depuis 2010, trois grands pavillons de croisières y ont successivement fait le détour, pour satisfaire leurs centaines de passagers européens et américains, avides de découvrir Soalala et les Angonoky. D’autres paquebots y sont déjà annoncés pour 2016, selon le directeur de Programme du DWCT.
Les Angonoky ne s’accouplent que 2 fois seulement dans une année au cours de laquelle la femelle ne pond que 04 à 10 œufs dont les espérances d’éclosion et de vie des bébés sont très infimes. Bien conservée, la tortue peut vivre jusqu’à 150 ans et cette vieille vie existait depuis le temps des dinosaures, c’est pourquoi nous devons œuvrer ensemble à la protéger, soulignait Hasina, un des chercheurs de chez Durrell Madagascar.
Le dernier recensement du DWCT indique 640 individus d’Angonoky contre plus de 1000 en 2008. Le trafic et les feux de brousse sont les principales causes de cette disparition progressive de la race.
Recueillis par Sidonie R.
