L’insécurité et la violence gagnent du terrain notamment dans les zones rurales du pays. Force est de reconnaître qu’en cette veille des élections présidentielles, les tentatives de déstabilisation se multiplient.
Les dahalo continuent de sévir dans les localités rurales. Dans la Commune de Soaloka, du District de Miandrivazo, ils ont entièrement saccagé puis incendié tout un village entier, y compris le bureau de vote, destiné aux élections du 7 novembre prochain. Le matériel de vote ainsi que les autres fournitures accessoires, lesquels avaient été acheminés plus tôt vers la localité à cause de l’éloignement et des difficultés d’accès dues au mauvais état des routes, sont réduits en cendres.
Les versions divergent quant aux faits. Le député élu de Miandrivazo, Hanitriniaina Mamy Armand, contacté au téléphone hier soir, pour sa part, a confirmé ces faits. Le village a été ravagé par les feux provoqués par les dahalo. Le bureau de vote a également été réduit en cendres.
La Brigade de la Gendarmerie nationale du District, en revanche, a démenti une partie de cette information. La Gendarmerie a admis l’acte incendiaire perpétré par des dahalo. Toutefois, elle confirme que l’incendie s’est produit dans un village à 5km du centre de la Commune de Miandrivazo mais qu’il n’a pas touché à tout le village. Seules deux habitations ont péri sous les flammes, selon le rapport parvenu à ses services. De même, la Gendarmerie de Miandrivazo informe qu’il n’y avait ni bureau de vote ni matériel de vote incendié.
Par ailleurs, outre les faits, certaines sources d’information laissent entendre que des Forces de l’ordre issues de l’Armée, qui sont chargées de restaurer l’ordre, seraient derrière cet incendie du fait que ce village serait connu pour être un refuge de «dahalo».
Un haut responsable auprès de l’Etat-major général de l’Armée Malgache n’a pas caché son inquiétude à ce sujet. Selon ses propos, «L’Armée malgache ne mène aucune opération spéciale contre les dahalo en ce moment. En fait, l’ampleur de l’insécurité est telle qu’elle n’est plus contrôlable si bien que nous nous devons d’agir en plaçant nos hommes dans ces zones rurales, quoique cela ne relève pas directement de nos attributions. Certains individus sont mécontents de cette réaction et n’approuvent pas cette forme de mobilisation. Ils font alors en sorte de dénigrer l’Armée». Il n’est pas de bon aloi que de tels actes criminels et de violence se produisent en ce moment de tournant historique pour le pays. Un tournant caractérisé par le processus électoral en cours. Les Forces de l’ordre n’écartent pas la thèse de tentatives de déstabilisation à partir de la communauté de base. Une catégorie d’individus appréhenderait les élections et leurs résultats probables. Ce groupuscule multiplierait alors les moyens d’empêcher de mener à terme le processus électoral, selon les explications reçues de nos sources.
F.A
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