Soamahamanina : Coups de feu, ultimatum….
Trois coups de feu ont retenti dans la nuit du 15 septembre dernier dans trois localités de la commune de Soamahamanina, à Marerano, à l’Ouest ainsi qu’à l’Est d’ Ambolomanjakarivo. «Cela s’est produit vers 20h45. Nous avons cru qu’il s’agissait de crevaison de roue de voiture. Ce fut aux alentours de 20h que les Forces de l’ordre sont arrivées sur les lieux», selon un témoin. Selon ses dires, les agents n’ont pas entendu les coups de feu, mais c’est le CB qui leur en a informés et ils ont, par la suite, été dépêchés sur place. C’est à bord d’une voiture, sans phare, que les tirs provenaient, selon les habitants qui disent ne pas en savoir plus.
La journée du jeudi 15 septembre, les habitants avaient effectué un «diabe» pour, ensuite, décider de lancer un ultimatum.
Ultimatum
«Nous donnons six jours à l’Etat pour qu’il annule le permis d’exploitation attribué à la société chinoise Jiuxing Mines à Soamahamanina. L’ultimatum prendra fin mercredi prochain à minuit». C’est ce qui ressort de la déclaration faite hier par des habitants de Soamahamanina qui se sont déplacés dans la capitale pour s’entretenir avec la presse. Ils exigent également le départ de la Société chinoise de cette commune.
Par le biais de cet ultimatum, ils ont également voulu dénoncer la négligence totale des droits humains. Ils veulent prôner le respect de l’environnement et éviter que des tensions internes ne se produisent dans la commune de Soamahamanina.
Les membres de l’Association Vona, ainsi que les habitants de Soamahamanina ont indiqué qu’ils ne seront pas responsables de ce qui pourrait se produire à l’issue de ces six jours. Ils n’ont d’ailleurs pas voulu divulguer leur stratégie. Si jeudi dernier, ils ont mené une marche autorisée, ils ont décidé de n’effectuer aucune manifestation durant cette période d’ultimatum.
Selon les précisions apportées par Pierre Robison, président de l’Association Vona, les travaux d’exploitation entrepris par la société Jiuxing Mines sont suspendus, mais les habitants craignent qu’il ne s’agisse que d’une apparence et qu’une prochaine reprise se trame… Si les camions ne sont plus visibles sur les lieux, les engins et les tentes d’habitation y sont encore comme si les exploitants n’attendent plus qu’un feu vert lié à des procédures. «Il ne leur a fallu qu’une journée pour introduire ces équipements sur place, nous, nous accordons six jours pour qu’ils puissent s’en aller».
A la question de savoir s’ils n’ont pas peur d’une éventuelle arrestation, notre interlocuteur se demande qui mérite en fait un emprisonnement : les gardiens du patrimoine malagasy ou bien ceux qui vendent la nation…
C.R
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