Des efforts sont à concéder pour que le travail décent soit effectif à Madagascar, tant dans le secteur public que privé. Tel est le constat de la Solidarité Syndicale de Madagascar (SSM) qui a célébré, vendredi, la journée mondiale du travail décent. «Globalement, un travail peut être qualifié de décent lorsqu’il est conforme aux bonnes mœurs et permet de subvenir aux besoins du travailleur. Dès lors qu’un employé cherche un autre emploi pour arrondir ses fins de mois, c’est que son salaire est insuffisant et son travail n’est pas décent », a précisé à la presse, Herizo Andrianavalona Andriamanambola, président de la SSM, en marge de cette célébration.
Il a également relevé l’augmentation du salaire minimum d’embauche (SME) à 250.000 Ariary dans le secteur privé ainsi que des mesures d’accompagnement adoptées par l’Etat. «Il ne suffit pas d’un simple arrêté ou d’un décret. Dans le secteur privé, la possibilité pour une entreprise d’augmenter les salaires dépend de ses résultats, rendements et performance. La situation des employeurs varie d’une entreprise à une autre. L’Etat risque d’être confronté à des difficultés avec un salaire identique pour les différents secteurs d’activité et les sept catégories socioprofessionnelles ».
Par ailleurs, Herizo Andrianavalona Andriamanambola a exprimé ses appréhensions sur la situation financière de la CNaPS. Il redoute une difficulté de la CNaPS à payer les pensions de retraite et les différentes allocations. L’application de l’arrêté interministériel 24545/2022 fixant les mesures d’accompagnement à titre exceptionnel de l’augmentation des SME dans le secteur privé entrainera des manques à gagner pour la CNaPS, selon ses explications. Il est en effet prévu que «les entreprises fassent une retenue sur leur part patronale de cotisations dues à la CNaPS pour financer l’écart entre le salaire apporté par l’employeur et le salaire minimum d’embauche ». Il insiste donc sur l’importance des discussions pour des solutions concertées.
C.R
