Stations services : Refus des Chèques-Carburants
Un des avantages des hauts fonctionnaires et de certains élus est de se faire payer leur déplacement par les fameux CCAL, les chèques-carburants. Si l’Etat était auparavant un bon payeur, il semble que, depuis quelques temps, ce n’est plus le cas…
Les caisses de l’État sont vides ! Les stations services, depuis 2 mois, refusent de donner des carburants à partir des chèques carburants car l’État leur a informés qu’ils ne seront plus remboursés. Le président du Groupement Professionnel des Gérants Libre de Stations Services (GPGLSS) Martin Rakotozafy a rappelé hier, à la Chambre de Commerce et de l’Industrie d’Antananarivo, qu’ils ont reçu une note qui fait savoir que l’État ne pouvait plus rembourser les chèques CCAL et qu’il n’y a aucune raison de les accepter si aucun remboursement n’est promis. Selon ses explications, l’Etat doit des dizaines de milliards d’Ariary aux compagnies pétrolières et faute de remboursement, les hauts fonctionnaires se verront privés de ce privilège.
Pour le président du GPGLSS, cette décision affecte beaucoup leurs ventes car l’Etat figure parmi les plus gros clients des compagnies pétrolières. Ce handicap financier empêche de combler les caprices de l’administration publique. Notons que des milliards d’Ariary sont affectés aux chèques carburants alors qu’ils sont échangés contre de l’argent liquide auprès des stations services. Le Trésor public avait déjà annoncé la fin de l’utilisation de ces CCAL pour les remplacer par des cartes, de manière à contrôler les dépenses en carburants. Cela devra attendre car ce sont les fonds qui ne sont toujours pas disponibles, pour le moment.
En ce qui concerne la vérité de prix dont le ministre de l’Energie a mentionné ces derniers jours, le président du GPGLSS, Martin Rakotozafy tient à préciser que 4 facteurs jouent dans l’assise de cette vérité de prix du carburant. « On va appliquer la vérité de prix. Mais qu’est-ce qui entre en jeu dans cette vérité de prix dont on parle souvent ? Il faut considérer le cours du baril du pétrole, le cours du dollar, les coût du fret à l’international et l’assurance. Lorsque ces coûts augmentent sur le marché international, le coût du carburant monte également et s’ils baissent, le prix à Madagascar doit également baisser. Nous savons bien que le cours du baril de pétrole est en baisse constante avec 42 dollars le baril, mais malheureusement, le dollar est à 3.200 Ariary et l’on doit acheter le baril de pétrole avec ce cours actuel. Donc, il est difficile de connaître le bon prix », explique Martin Rakotozafy.
Il a souligné que les prix à la pompe sont décidés au niveau des compagnies pétrolières et l’Office Malgache des Hydrocarbures (OMH). Le GPGLSS n’est même pas membre du Conseil d’Administration de l’OMH. Ils ne sont même pas au courant de ce qui est décidé par ce comité. Toutefois, le prix actuel du carburant est plus qu’acceptable, mais le GPGLSS ne remarque pas une diminution de la consommation. Actuellement, cette consommation tourne autour de 34 millions de litres par mois.
C.Ramah
