Aucun consensus n’a été trouvé par l’administration et les pétroliers sur la mise en place d’une nouvelle structure des prix du carburant. Cela ne veut pas forcément dire qu’aucune possibilité de discussion ne peut plus être envisagé.
“Nous encourageons les pétro-liers et l’Etat à continuer le dialogue. Compagnies pétrolières, gouvernements et consommateurs doivent travailler ensemble”. Ces propos sont de Natasha Sharma, économiste principale de la Banque Mondiale et auteur de la note de conjoncture portant sur la gestion des prix du carburant. Une réaction qui fait suite au fait qu’aucun consensus n’ait été trouvé par l’administration et les pétroliers sur la mise en place d’une nouvelle structure des prix du carburant. Il a alors été annoncé que le gouvernement fixera unilatéralement le prix à la pompe.
Dans de nombreux pays selon ses dires, l’Etat propose les structures de prix. A Madagascar, les compagnies pétrolières sont des partenaires de développement, font des investissements…d’où la nécessité de trouver des consensus. A noter au passage que les compagnies pétrolières n’ont pas accepté la baisse escomptée de 700 Ar/litre à répartir sur toutes les rubriques de la nouvelle structure des prix. Une situation qui, selon eux, ne sera pas viable.
Néanmoins, la note de conjoncture salue les efforts du gouvernement pour poursuivre la réforme de la tarification du carburant, le but étant de garantir que le carburant soit abordable et l’approvisionnement fiable, sans que l’Etat ait à en supporter les coûts. Il faut reconnaître que la réforme des prix des carburants est une tâche difficile dans le monde entier. «Les efforts déployés par Madagascar pour éliminer la subvention universelle aux carburants, qui est régressive, et pour entreprendre une première série de négociations sur le prix de référence
calculé des carburants sont louables». Il est indiqué que l’expérience récente dans laquelle l’Etat a accumulé les passifs envers les sociétés pétrolières montre qu’il y a encore des possibilités pour davantage de progrès.
Alors que le gouvernement examine les options politiques en matière de tarification du carburant, l’option du mécanisme d’ajustement automatique des prix offrirait la possibilité à l’Etat de ne pas avoir à payer pour subventionner le carburant, mais cette option devrait être soutenue par des réformes complémentaires. Des mesures temporaires pourraient être envisagées afin d’atténuer les effets des prix élevés et volatiles du carburant sur les pauvres qui consacrent une part plus importante de leur budget au pétrole lampant.
Le gouvernement pourrait collaborer avec les sociétés pétrolières pour réduire davantage les facteurs de coûts fixes des carburants, ce qui réduirait le prix au niveau des consommateurs. A moyen et long terme, des efforts pourraient également être déployés pour promouvoir la concurrence dans le secteur pétrolier en vue de réduire les prix, ce qui doit être appuyé par la présence d’un organisme de réglementation efficace.
C.R
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