Si plus d’un s’attendaient à ce que le projet sur la nouvelle structure de prix à la pompe soit présenté hier, la situation était toute autre. Les réunions plénières et successives entre les différentes parties prenantes n’ont abouti à aucun consensus général.
“Malgré l’accord de certains opérateurs du secteur sur certains points, force est de constater que nous n’avons pas trouvé de consensus général sur les valeurs de la nouvelle structure tarifaire”, déplore Vonjy Andriamanga, Ministre de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures hier à Ampandrianomby lors de la séance plénière. L’administration, les groupements des pétroliers ainsi que les représentants des associations des consommateurs ont été présentés.
«L’Etat prendra toute sa responsabilité afin de fixer unilatéralement la structure tarifaire des produits pétroliers à Madagascar», selon les propos du Ministre. Cette nouvelle structure tarifaire devrait être mise en place avant le 1er juin 2019 telle que nous l’avons déjà précisée dans nos colonnes. Vonjy Andriamanga a toutefois tenu à souligner que certains points sont partagés par les parties prenantes: rendre effective la notion de prix socialement acceptable, trouver un consensus sur la baisse de prix du pétrole lampant et apporter de l’aide spécifique aux opérateurs des transports publics. Néanmoins, jusqu’à hier, rien n’a été ficelé. Comme convenu dans le protocole d’accord signé par toutes les parties prenantes, les travaux se poursuivront sur la partie accompagnement financier de la mise en place de cette structure tarifaire. Un comité ad hoc se chargera donc de la réalisation de cette tâche surtout sur les sujets impliquant d’autres départements ministériels.
Le Ministre a également réitéré que l’objectif de cette nouvelle structure tarifaire est de veiller à l’intérêt des consommateurs, car sans consommateurs, le marché des hydrocarbures n’existerait pas. A maintes reprises, il a été précisé que trois paramètres sont à considérer dans cette nouvelle structure : un prix socialement acceptable pour la population, un prix économiquement rentable pour les opérateurs et un prix non subventionné par l’Etat. Il est à souligner au passage que les prix des carburants n’ont pas augmenté depuis le mois de janvier dernier et resteront inchangés ce mois-ci.
Approvisionnement suspendu
Les opérateurs, à l’issue de la réunion d’hier, n’ont pas daigné s’exprimer, bien que leur point de vue intéresse plus d’un. Selon nos sources, en raison de difficultés avec les pétroliers, ces derniers ont interrompu l’approvisionnement en carburant de la Jirama dans cinq villes de Madagascar (Ambanja, Anjozorobe, Antsohihy, Mampikony, Ampanefena), d’où le délestage qui a sévi dans ces localités. Certains observateurs estiment qu’il s’agit d’une surenchère ou encore de la réponse du berger à la bergère. Le Ministère et la Jirama ont entamé des discussions avec les fournisseurs qui ont permis de rétablir l’approvisionnement des centrales de la Jirama, de même que la fourniture d’électricité. Bien que l’approvisionnement soit rétabli, la corde semble se raidir entre l’administration et les pétroliers. Affaire à suivre.
C.R
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