Surendettement : Niveau de risque modéré pour Madagascar
L’Etat malagasy effectue des emprunts pour financer son déficit budgétaire. Les dettes extérieures sont surtout contractées pour financer des projets d’investissements et des programmes de réformes de l’Administration Publique. Dans la région Afrique en général, l’alourdissement du fardeau de la dette et l’exposition croissante aux risques du marché suscitent des inquiétudes à propos de la viabilité de la dette. Qu’en est est-il du cas de Madagascar ?
En mars 2018, 18 pays en Afrique étaient classés comme étant exposés à un risque élevé de surendettement, contre 8 en 2013 a indiqué hier Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Afrique au cours de la présentation du rapport semestriel de la Banque Mondiale «Africa’s Pulse ».
Madagascar ne figure pas parmi ces 18 pays, a tenu à rassurer Faniry Razafimanantsoa, économiste de la Banque Mondiale. «Le risque de surendettement est modéré», a-t-elle indiqué, en marge de la présentation qui a été suivie par la presse locale au bureau de la Banque Mondiale Anosy en visioconférence depuis Washington. Pour la Grande Île, le taux d’endettement est de 40% du PIB environ. Ce taux est faible par rapport à ceux des pays à faible revenu.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce niveau de risque modéré. Durant les cinq années de crise traversées par le pays, Madagascar n’a pu contracter aucune dette. Entre temps, des mesures ont été prises pour renforcer la capacité de gestion de la dette, ayant conduit à une performance élevée. La loi sur la dette publique adoptée en 2014 a constitué un tremplin pour la mise en place de stratégies de gestion de la dette. Lorsque Madagascar contracte des financements extérieurs, ce sont les dons qui sont priorisés. Viennent ensuite les dettes à taux concessionnel et enfin les dettes commerciales, toujours selon les précisions de cette économiste de la Banque Mondiale.
Croissance économique en Afrique
La croissance de l’Afrique subsaharienne devrait atteindre 3,1 % en 2018, et s’établir à 3,6 % en moyenne sur 2019–20, selon Africa’s Pulse, un rapport semestriel de la Banque mondiale qui analyse l’état des économies africaines. «La croissance a rebondi en Afrique subsaharienne, mais pas assez rapidement. Nous sommes encore loin des niveaux d’avant la crise », a indiqué hier Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Afrique. Les pays africains doivent intensifier et approfondir les réformes macroéconomiques et structurelles pour parvenir à des niveaux de croissance élevés et soutenus.
Pour nombre de pays d’Afrique, le redressement économique est menacé par les fluctuations des cours et de la production des matières premières. Il a également été souligné que l’innovation peut être un moteur de croissance dans les pays fragiles. La dernière édition de Africa’s Pulse s’intéresse tout particulièrement au rôle que peut jouer l’innovation pour accélérer l’électrification en l’Afrique subsaharienne, et de fait, pour parvenir à une croissance économique solidaire et lutter contre la pauvreté.
C.R
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