Libérer des personnes en détention préventive pour essayer de désengorger les prisons de Madagascar. C’est ce que suggère Amnesty International. Cette organisation lance un cri d’alarme aux responsables étatiques malgaches.
Amnesty International exhorte le président de la République Andry Rajoelina à tenir sa promesse de décongestionner les prisons. Selon Amnesty International, un an après l’engagement du président, les personnes détenues à Madagascar continuent de souffrir dans des prisons surpeuplées. En raison du recours excessif à la détention provisoire, des milliers de personnes croupissent dans les prisons malgaches sans avoir été condamnées. Elles représentent 54 % de la population carcérale du pays. Deprose Muchena, directeur du programme Afrique de l’Est et Afrique australe d’Amnesty International a fait savoir « qu’en raison des défaillances systématiques du système judiciaire malgache, des milliers de personnes se retrouvent incarcérées avant même d’avoir fait l’objet d’un procès, d’où la forte surpopulation carcérale».
Face à cette situation, cette instance n’a pas manqué de manifester ses préoccupations. La pandémie de COVID-19 aggraverait la situation si des mesures immédiates ne sont pas prises pour protéger les détenus.
Andry Rajoelina a accordé la grâce présidentielle à plus d’un millier de prisonniers en juin, ouvrant ainsi la voie à leur libération, mais cette mesure exceptionnelle excluait toutes les personnes en détention provisoire. Pour Amnesty International, il importe que le gouvernement se penche sur la libération de ces personnes, à commencer par celles qui ne constituent aucunement une menace pour la société, à savoir celles qui sont accusées d’infractions mineures commises sans violence et qu’il veille à ce que tous les détenus aient accès à des soins médicaux convenables.
Lova R.
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