La Grande île regorge de potentialités en termes d’agriculture biologique. Elle fait partie des top 10 des pays africains producteurs en occupant le 4èmerang en ce qui concerne le nombre d’exploitants et la 9ème place en ce qui concerne la superficie. Le secteur joue de surcroît un rôle majeur dans l’économie du pays.
“Nous contri-buons à peu près à 90 millions USD par an de la balance commerciale du pays”. C’est en ces termes que s’est exprimé hier Gaëtan Etancelin, président du Syndicat Malagasy de l’Agriculture Biologique SYMABIO regroupant actuellement 39 membres. Dans le monde, le marché est estimé aujourd’hui à plus de 100 milliards USD dont 90% sont exportés en Europe et aux Etats-Unis. La demande ne cesse de croître et elle dépasse aujourd’hui l’offre.
Le syndicat appuie, par ailleurs, 15.000 petits producteurs du milieu rural, localisés parfois dans des zones enclavées comme à Mananara ou autres. L’atout de la zone tropicale, c’est qu’elle est favorable à la culture de vanille, girofle, cannelle, poivre pour ne citer que ceux-là.
Le secteur mérite l’adhésion du gouvernement compte-tenu des différents enjeux qu’il présente. L’agenda de l’Objectif de Développement Durable ODD requiert un monde des affaires qui produit des richesses tout en tenant compte des aspects environnementaux et sociaux. L’agriculture biologique, permet de respecter ces engagements. L’on apprend par ailleurs que 119 entités disposent aujourd’hui de certificats biologiques, et cela est conditionné par le respect d’un cahier de charges, assorti d’une multitude d’exigences.
Le président du SYMABIO estime par ailleurs que l’agriculture biologique est indispensable pour conserver un tissu économique en milieu rural performant et capable de se positionner sur un marché international.
Préoccupations
Gaëtan Etancelin n’a cependant pas caché ses préoccupations, liées aux risques de mauvaises utilisations de moustiquaires imprégnées d’insecticides à effet durable utilisées pour la lutte contre le paludisme. Il arrive, selon ses dires, que ces moustiquaires soient utilisées pour d’autres fins, des mauvaises utilisations qui peuvent être nuisibles à la production. C’est le cas lorsqu’ils sont utilisés pour le séchage de cannelle ou de vanille par exemple ou encore pour la pêche. Lorsqu’à l’issue d’une analyse, des traces de pesticides sont relevées sur le produit censé être bio, le client refuse d’acheter. Effectuer une analyse de pesticide pour chaque envoi est de surcroît onéreux (220 euros) et génère ainsi des manques à gagner. A noter que Madagascar n’est pas encore dotée de laboratoire répondant aux exigences de l’analyse de pesticide.
C.R
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