Toamasina : La Gendarmerie n’exécutera plus les décisions de Justice
La guerre entre la Gendarmerie et le Parquet de Toamasina s’étale au grand jour et devant les journalistes. Le Général Serge Gélé, Commandant de la Circonscription de la Gendarmerie Nationale de Toamasina a donné une conférence de presse hier, durant laquelle il a déclaré que la Gendarmerie n’exécutera plus les décisions de Justice.
La mésentente est due à la lecture et intérprétation de la loi qui régit les vols de vanille, lesquels se sont multipliés ces derniers temps.
Il y a quelques semaines, la CIRGN de Toamasina avait vivement reproché au Parquet de Première Instance d’avoir remis en liberté des trafiquants de vanille, arrêtés auparavant. La Gendarmerie n’avait pas du tout apprécié ce geste de la Justice, lequel, d’après elle, favorise les vols de vanille.
Le Procureur de la République de Toamasina, Lauret Thierry Rajaona a immédiatement répondu à cette accusation et à cette décision en évoquant l’ordonnance 60.056 du 09 juillet 1960 et la loi 61.021 du 09 octobre 1961 qui régit la filière vanille. Selon l’article 6 de cette loi, «le paysan-propriétaire des vanilles a le droit reconnu par la loi de bénéficier de la restitution de ses vanilles dans le cas où sont prouvées la maturité et la qualité de ses produits», d’après Lauret Thierry Rajaona. C’est en vertu de ce texte que le Parquet avait pris sa décision de relâcher les présumés trafiquants.
Par ailleurs, la Gendarmerie dispose d’une liste de personnalités qui seraient derrière ces vols de vanille qui se produisent dans la région Est et celle Analanjirofo. L’association des paysans de vanille, elle, a souligné l’existence d’un réseau de trafiquants comprenant des oprérateurs, des Forces de l’ordre et des autorités, receleurs des produits dérobés. Selon les témoignages, ces derniers sont disposés à acheter à 80 000Ariary le kilo de vanille verte. Un geste qui vise à saper totalement la filière vanille de Madagascar.
Fah Andriamanarivo
