Trafic de bois de rose : La coalition «Lampogno» dénonce à haute-voix
Le trafic de bois de rose reprend de plus belle, a tenu à préciser la coalition de plaidoyer Lampogno du MaMaBaie (Masoala, Makira et Baie d’Antongil) qui a organisé hier au Cneagr de Nanisana un atelier baptisé «Amboahy ankiaka» que l’on peut traduire littéralement par «dénoncez à haute voix». Une série de présentations, suivie de débats se sont tenus et s’inscrivent dans le cadre de l’instauration de la bonne gouvernance des ressources naturelles dans le paysage MaMaBaie et à la réouverture des Services des douanes de Maroantsetra.
C’est surtout depuis 2009 que le phénomène bois de rose a pris de l’ampleur. Force est de constater que les auteurs des trafics sont protégés par l’Etat, dénonce la coalition Lampogno. Si l’Etat insiste sur son engagement politique de lutter contre le trafic, la réalité sur terrain est toute autre. Les auteurs de bois de rose ne se cachent même pas, selon la présentation d’un des intervenants. Au contraire, les citoyens les redoutent puisqu’ils semblent jouir d’une impunité.
Les coupes de bois de rose sont réduites, mais la fréquence des trafics a augmenté, notamment à d’Ampamolahana, entre Maroan-
tsetra et Antalaha.
La fermeture de la douane de Maroatsetra en 2010 a davantage favorisé la gabegie et les exportations illicites, qui vont également de pair avec la corruption. L’on apprend que de nombreux navires font le va-et-vient entre Antalaha, Sainte Marie, Mananara-Nord et Maroantsetra.
Des trafics de bois ont eu lieu durant la célébration de la fête de l’indépendance et aussi durant les dernières élections, a dénoncé la coalition.
Appel aux dirigeants
Les responsables de la coalition Lampogno lancent un appel à la prise de responsabilités des dirigeants qui ne devraient pas se contenter de taper sur la table, mais d’adopter des mesures concrètes pour endiguer le fléau. Force est en effet de constater qu’il y a un écart, voire, un fossé entre les engagements et les réalisations. 35% des opérateurs de Rantabe sont impliqués dans les trafics de bois de rose, 72% à Morafeno, 33% à Ambodimanga, 81% à Anandrivola et 2% à Androndrano.
Le stock de bois de rose saisi est, par ailleurs, insignifiant et témoigne d’un manque de responsabilités, voire, de l’inertie des autorités compétentes.
Des impacts majeurs sont, par ailleurs, constatés au niveau de la société avec la recrudescence des vols. Cela a également des impacts sur l’état psychologique et la santé mentale de plus d’uns. Les conséquences sur l’agriculture sont également conséquentes en raison du changement climatique généré par l’exploitation illicite et sauvage dont sont également victimes des aires protégées.
C.R
