Trafic de tortues : Un bébé tortue vendu à 4.000 dollars à Kuala Lumpur
Les trafics de nos ressources naturelles ne sont toujours pas endigués, en dépit des efforts et des mesures de sanctions adoptés par les autorités. Outre les bois précieux, les animaux endémiques sont souvent la cible des trafiquants.
Les trafics des ressources naturelles malgaches prennent apparemment de l’ampleur notamment durant les fins d’année. Le mois de Décembre est, d’une manière générale, une période durant laquelle les trafics en tout genre se multiplient, nous a confié un haut responsable de la Gendarmerie nationale. Il en est ainsi du trafic des tortues endémiques de Madagascar.
Une source policière a fait savoir qu’un bébé tortue de l’espèce Angonoka s’achète à 4.000 USD à Kuala Lumpur, Capitale de la Malaisie. L’espèce Radiata se vend sur le marché noir à 3.000 USD l’unité dans ce même pays du Sud-Est asiatique.
Réseau mafieux
Anthelme Ramparany, ministre de l’Environnement, a fait savoir, lors d’une grande réunion avec son personnel, la semaine dernière, l’existence d’un réseau mafieux attaché à ce dossier. En effet, les investigations menées par des organismes non gouvernementaux évoquent l’implication de plusieurs entités allant des éléments des Forces de l’ordre, aux responsables des aires protégées, en passant par des « Karana » qui financent les trafics.
Une source policière nous a indiqué que le commanditaire et tête du réseau n’a pas été identifié, étant donné leur mode opératoire. Notre informateur a souligné que les transporteurs ou les passeurs ignorent tout de la nature du contenu de leurs bagages. Durant les enquêtes policières et les fouilles menées par la douane, les passeurs ne sont même pas en possession des clés des valises qu’ils transportent. Les bagages remplis de bébés tortues sont livrés en cours de route entre Antananarivo et l’aéroport d’Ivato, selon les enquêtes menées par la Police.
Les textes à revoir
Un haut responsable de la Police a déploré l’insuffisance de mesures punitives dans les textes relatifs aux trafics notamment celui de l’or et des ressources animales endémiques. « Les trafiquants et les passeurs sont libérés dès qu’ils s’acquittent des amendes auxquelles ils sont assujettis auprès des entités qui les réclament, ce qui favorise les risques de récidive », a-t-il indiqué. Parfois, les passeurs s’acquittent de leurs amendes auprès de la douane ou encore des services de l’Environnement et des Forêts.
Notre interlocuteur réclame, par conséquent, la revue des textes légaux afin d’éradiquer ces trafics.
Marc A.
