Trafic : L’or en poudre transformé en lingot à Ambohitrarahaba
L’or est un métal précieux qui sort illicitement du territoire malgache chaque année. En dépit de la Loi interdisant l’exportation de l’or, les auteurs de ces exportations parviennent à trouver des moyens de faire sortir cette richesse du pays. Comment la marchandise parvient-elle à sortir du territoire ? Des éléments de réponse ont été apportés par le Service de Renseignements Financiers.
Les poudres d’or collectées ou encore les vieux bijoux sont convertis en lingot par des fonderies installées du côté d’Ambohitraharaba de source auprès du Service de Renseignements Financiers Samifin. C’est par le biais des personnels navigants ou des pèlerins que les lingots sortent du territoire national.
Les marchandises sont ensuite transférées vers l’aéroport de Nairobi par des personnes munies de papiers réglementaires venant de Bostwana lesquelles s’envolent finalement pour Dubaï où des bijoutiers sont directement preneurs.
Le blanchiment d’argent n’est jamais une infraction isolée. Il peut ainsi être lié à un trafic illicite d’or.
Estimations
La Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement CNUCED estime respectivement à 9,8 millions (environ 327 kg) et 16,3 millions USD (environ 543 kg) en 2012 et 2013 la valeur des importations d’or des Émirats Arabes Unis en provenance de Madagascar telle que le souligne l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (EITI) dans le «rapport de réconciliation» publié l’an dernier. Sur la base de ces données partielles, qui ne concernent que les Emirats Arabes Unis, il est possible d’estimer un manque à gagner pour l’Etat et les collectivités s’élevant à près de 326 000 USD, soit près de 720 millions MGA en 2013, correspondant à de potentielles redevances non perçues.
Réorganisation des activités minières
Un décret portant création de l’Agence nationale de l’Or (ANOR) a été adopté en Avril 2015, laquelle est chargée de percevoir les redevances provenant de l’exploitation aurifère et d’octroyer les permis autorisant ces activités. Des comptoirs qui achètent de l’or aux particuliers ont été mis en place. Des actions sont également menées pour formaliser l’exploitation aurifère. C’est ainsi qu’une étude de faisabilité a été accomplie en vue de mettre en place une société de raffinerie publique-privée qui aura pour tâche de certifier l’or exporté de Madagascar pour que la filière profite à l’ensemble du pays.
C.R
