Transition énergétique : Les explications d’Albert Ravelojaona
Les délestages se profilent de nouveau à l’horizon avec l’arrivée prochaine de la période d’étiage, compte tenu du gap de production d’électricité. La transition énergétique a toujours été avancée comme solution, un thème autour duquel Marie Albert Ravelojaona, Ingénieur des Mines et non moins ancien Directeur Général Adjoint de la JIRAMA, a basé ses recherches.
Marie Albert Ravelojaona a obtenu son grade de Docteur en génie minéralier et pétrolier de l’INGE (Ecole Doctorale Ingénierie et Géoscience) avec « mention Honorable » pour la soutenance de thèse qu’il a présentée, hier, à l’Université d’Antananarivo. Une thèse axée sur « la transition énergétique utilisant les gisements potentiels de Madagascar ».
Madagascar possède de nombreux potentiels en hydroélectricité, ce qui n’est pas le cas de certains pays. Toutefois, le pays s’est fié à l’utilisation de centrale thermique diésel. « Madagascar est toujours sous le joug de l’importation de pétrole et cela grève notre économie », a rappelé l’impétrant au cours de sa soutenance de thèse. Ainsi, il faut agir sur la production de l’électricité à partir de nos gisements locaux dans la construction de grandes cen-
trales d’hydroélectricité. Il en est ainsi du charbon, de l’huile lourde, du soleil ou encore du vent, de la biomasse et de l’agrocarburant… Madagascar importe en effet l’intégralité de ses besoins pétroliers, mais il est temps de substituer l’or noir, d’autant plus que le pouvoir d’achat des Malgaches s’effrite.
Plusieurs cas ont été pris comme illustrations. Dans celui du réseau interconnecté d’Antananarivo, actuellement avec le diesel et le fuel l’on perd dans les 2.45 mais en utilisant le solaire et l’huile lourde, l’on gagne 5.63. L’adoption d’un système hybridation énergie renouvelable, avec le réseau électrique existant, est encouragée.
Nos potentiels sont considérables. Dans le cas du charbon et de ses dérivés, les réserves sont abondantes. Les centrales à flamme, utilisant du charbon, ont déjà été utilisées dans certains pays pour produire de l’électricité. A Madagascar, l’on connaissait depuis 1908 l’existence de gisement de charbon à ciel ouvert dans le Sud-Ouest du pays.
En ce qui concerne l’huile lourde de Tsimiroro, nous disposons, selon les précisions, d’un stock de 90.000 barils. Dans le cas du solaire, il est supposé accaparer beaucoup de terrains. Marie Albert Ravelojaona suggère, entre autres, l’utilisation d’une turbine pour tourner l’alternateur, outre les panneaux solaires et les éoliennes.
En matière de biocarburant, il importe de favoriser les exploitations de canne à sucre et de jatropha car Madagascar dispose encore d’espace suffisante pour l’agriculture nécessaire au biocarburant, qui fait partie intégrante de la transition énergétique.
Les différentes solutions avancées par l’impétrant, dont la liste n’est pas exhaustive, devront permettre de produire de l’électricité à moindre coût.
C.R
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