Transparency International : Un vote pour désigner le plus corrompu
Pour Transparency International, il est temps de démasquer et de punir les corrompus. Une campagne a été menée pour ce faire, baptisée «Démasquons les corrompus» ou «Unmask the Corrupt». Quinze personnalités et/ou d’entreprises estimées comme étant la plus corrompue ont été nominées. Qui sont-ils?
www.unmaskthecorrupt.org. C’est le site web sur lequel le choix de la personne la plus corrompue se fait, une initiative de la Transparency International dans le cadre de la campagne «Démasquons les corrompus».
Des dirigeants …
Des anciens présidents figurent dans la liste : «Mohamed Hosni Mubarak», Ancien président de l’Égypte accusé d’avoir détourné un milliard de dollars du peuple égyptien, «Zine Al- Abidine Ben Ali», ancien président de la Tunisie est quant à lui accusé d’avoir volé jusqu’à 2,6 milliards de dollars US au peuple tunisien et du temps de l’ancien Président de l’Ukraine «Victor Yanukovych» qui vivait dans une villa estimée à plusieurs millions de dollars, des millions de biens de l’Etat se sont retrouvés entre les mains d’intérêts privés.
Des descendants de dirigeants sont aussi candidats. «Isabel Dos Santos», fille du Président Angolais a aussi été nominée. Pour rappel, c’est la première femme milliardaire en Afrique, avec une fortune évaluée à 3,4 milliards de dollars. Certaines personnes se sont demandé si Isabel Dos Santos était effectivement devenue la femme la plus riche d’Afrique grâce à son seul mérite ? «Teodoro Nguema Obiang», fils du Président de la Guinée Equatoriale, détient un empire de plusieurs millions de dollars à l’étranger. Un rapport a permis d’établir qu’entre 2004 et 2008, Teodoro Nguema Obiang a transféré plus de 100 millions de dollars US de fonds suspects à travers les États – Unis.
Politique
«Felix Bautista», sénateur de la République Dominicaine est lui aussi l’une des personnes à voter. Il se serait enrichi avec les fonds de l’Etat et, compte-tenu de ses relations, il semble intouchable selon les descriptions faites par «Transparency International». Le Liban pour sa part souffre de la corruption systémique qui imprègne les institutions de l’État et les services publics, s’étendant aussi souvent au secteur privé, raison pour laquelle le « système politique libanais» fait partie des nominés.
Secteur de l’économie
Dans la liste figure «Ricardo Martinelli et consorts», homme d’affaires et ancien Président du Panama. Il fait par ailleurs l’objet d’une enquête menée par la Cour suprême du Panama et fait face à des allégations allant du délit d’initié aux corruptions, détournements de fonds publics, d’abus de pouvoir, et autres.
Vient ensuite la «Banco Espirito Santo», une Banque Portuguaise qui aurait facilité des actions de corruption dans le monde entier. Ses mauvaises pratiques systémiques seraient la cause de l’une des plus grandes faillites d’entreprise en Europe. «China Communications Construction Company» aussi est dans la «course». Ce groupe de construction contrôlé par l’ État est inscrit dans la liste noire par les organismes de financement internationaux.
Contre toute attente, «l’État américain du Delaware», le paradis du secret des affaires, figure aussi dans la liste des finalistes. L’État du Delaware compte des milliers de sociétés écrans anonymes.
«Le commerce de jade au Myanmar» est l’un des plus importants «hold-up » de ressources naturelles tel que le décrit Transparency International. Le commerce de jade représente 31 milliards USD, les trafiquants de drogue, les fonctionnaires font d’énormes profits et il contribue aussi à financer le conflit armé qui est à l’origine du déplacement de plus de 100 000 personnes.
«Petrobras», le géant pétrolier contrôlé par l’État du Brésil, c’est 2 milliards de dollars US de pots-de-vin qui iraient aux politiciens. Il est au centre du plus grand scandale de corruption dans le pays.
Social, sport
«La Fondation Akhmad Kadyrov», corps tchétchène pour le développement social et économique utilise un vaste réseau de sociétés écrans. L’on apprend sur le site utilisé pour le vote que les résidents tchétchènes dont la majorité vit sous le seuil de la pauvreté sont invités à verser à l’AKF entre 10 et 30% de leur salaire. Quid de la «Fédération Internationale de Football Association» ou FIFA qui est, elle aussi, nominée? De hauts responsables de la FIFA sont accusés d’avoir volé des millions. 81 cas de blanchiment d’argent font l’objet d’enquête. La FIFA est accusée de réseaux de complices, blanchiment d’argent et pots-de-vin.
A noter que le vote se poursuit jusqu’au 10 Février prochain.
Recueillis par C.R
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