Tribunal Anosy : Le torchon brûle entre la Garde des sceaux, le SMM et le SGM
La grève des syndicalistes du SMM et du SGM a pris une tournure conflictuelle. Des échauffourées ont été évités de justesse hier au palais de la Justice d’Anosy où les Forces de l’ordre sont intervenues pour endiguer cette grève.
Le conflit entre le Gouvernement et le Syndicat des Magistrats de Madagascar (SMM) et le Syndicat des Greffiers de Madagascar (SGM) a pris une tournure particulière avec l’intervention, hier, des Forces de l’ordre. Les Forces de l’ordre ont usé de gaz lacrymogène dans l’enceinte du palais de la Justice pour disperser les grévistes, hier, vers 13 heures.
Attitude condamnée par les deux syndicats SMM et SGM. «Cet usage de la force publique reste inédite dans l’histoire de la Justice malgache», a témoigné un magistrat du SMM.
«Aucun affrontement n’a eu lieu. Or, les Forces de l’ordre ont utilisé des bombes lacrymogènes dans l’enceinte du palais de Justice pour disperser les magistrats et les greffiers en grève», a indiqué Haja Randriambololona, président du SGM.
Récit de la matinée
Dès les premières heures, les magistrats et les greffiers ont observé un sit-in commun devant l’entrée principale du tribunal de première instance d’Anosy. Ils ont brandi des banderoles et barré l’accès à ce bâtiment pour exprimer leur colère. Dans la matinée, l’accès au palais de Justice est quasi impossible. Les activités du tribunal sont totalement bloquées. De nombreuses audiences sont annulées et aucune délivrance de papiers administratifs n’a eu lieu. Devant cette situation, le ministère public met la pression sur les deux syndicats, SMM et SGM. Vers 10 heures, sur ordre du ministère de la Justice, Me Alain Rakotonirina, accompagné d’éléments des Forces de l’ordre, se sont rendus sur place pour constater la fermeture et exécuter la réouverture de cet établissement public.
«Nous sommes étonnés de la présence des Forces de l’ordre dans l’enceinte du Tribunal. Nous observons notre grève dans notre lieu de travail, mais non pas dans des zones rouges comme la place de 13 mai ou le palais d’Ambohitsorohitra. Est-ce la solution préconisée par le ministère pour remédier au le problème des greffiers et des magistrats ? Le ministère avait pourtant déclaré qu’il a répondu à plus de 50% de nos revendications ! Serait-il à présent surprenant que l’on vienne nous arrêter ?…», s’est insurgée Ernaivo Fanirisoa, présidente du SMM.
Le SMM et le SGM renforceront leur mouvement
Les négociations du SMM et SGM avec le Gouvernement semblent se trouver dans une impasse. Les magistrats et les greffiers sont en grève depuis mercredi 27 septembre. L’intervention des Forces de l’ordre d’hier devra renforcer leur détermination à maintenir ce mouvement de revendications pour améliorer leurs conditions de travail et lutter contre l’impunité, ainsi que pour réclamer l’indépendance de la Justice… Affaire à suivre !
Vola R
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