Un député comme chef de l’Opposition : Le siège du 7è vice-président se joue au sein de l’Assemblée Nationale
Le statut de l’opposition est l’un des sujets d’actualité du moment. 9 mois après l’instauration de la Chambre basse, le siège de l’Opposition reste toujours vacant. Il est temps à présent de l’attribuer.
Neuf mois après l’instauration de l’Assemblée nationale et 5 mois et demi après la présentation de la Politique Générale de l’État (PGE), l’Opposition n’est toujours pas constituée. Le siège de l’Opposition (7ème vice-président) reste vide au sein de la chambre basse.
Si l’on se réfère à l’avis n°04-HCC/AV de la HCC, l’Opposition est essentiellement représentée par l’opposition parlementaire, constituée par l’ensemble des partis politiques qui ne forment pas la majorité parlementaire. Trois parlementaires sont en bonne position pour devenir chef de l’Opposition et à occuper la siège de 7ème vice-président de l’Assemblée nationale. Il s’agit de Me Hanitra Razafimanantsoa de la mouvance Ravalomanana, de Mara Niarisy du MMM, ou encore de Christine Razanamahasoa du TGV.
De même, la position politique des groupes parlementaires n’est toujours pas dégagée. Aucun groupe parlementaire ne s’est déclaré opposant au niveau de l’Assemblée nationale. Mais, si l’on suit la logique de l’évolution de la situation, trois groupes parlementaires dont la Mouvance Ravalomanana/TIM, le MMM et le TGV (parlementaires qui roulent pour Andry Rajoelina ) pourraient former cette opposition. Néanmoins, en dépit de leur déclaration de soutien au Président de la République, la position de ces trois entités reste transitoire, non définitive, d’après certains analystes. Les parlementaires TGV d’Andry Rajoelina sont les premiers à être en brouille avec le régime. La guerre entre eux et le régime est déclarée depuis des mois, plus précisément depuis la désignation du premier Chef du Gouvernement de la Quatrième République, partagée entre l’équipe de Hery Rajaonarimampianina et d’Andry Rajoelina. Christine Razamahasoa, poulain de l’ancien président de la Transition, a été contrainte de céder le siège de présidente de l’Assemblée Nationale en mai dernier. Aujourd’hui, l’ancienne garde des sceaux est en bonne position pour occuper le siège de 7ème vice-président de la chambre basse.
La mouvance Ravalomanana, pour sa part, n’a de cesse d’exiger depuis des années le retour d’exil de Marc Ravalomanana. Vœu qui n’est toujours pas encore exaucé. Cette situation est loin de réconforter l’équipe de Ravalomanana et pourrait faire basculer les choses. Marc Ravalomanana commence à fustiger le régime actuel. Des critiques qui risquent d’envenimer les relations entre le régime et sa mouvance.
Dans le cas du MMM, en dépit de ses multiples déclarations de soutien au régime, l’équipe de Hajo Andrianainarivelo, à l’instar de Mara Niarisy, député d’Ankazoabo, reste les incontrôlables de l’Assemblée Nationale. Mara Niarisy n’a pas mâché ses mots en pointant du doigt le Chef de l’État, à l’occasion de sa conférence de presse du début de ce mois. La gestion de l’insécurité, notamment celle des vols de bovidés dans le Sud, est l’un des griefs de ce député et de ses acolytes contre l’Exécutif.
La loi 2011-013 portant statut de l’Opposition devra permettre aux partis d’opposition d’être reconnus légalement en tant qu’acteurs essentiels de la vie politique. Le chef de l’Opposition a le droit d’appartenance de plein-droit au bureau de l’Assemblée Nationale. A ce titre, il dispose d’un cabinet comprenant un Directeur de cabinet, quatre conseillers et un Secrétaire particulier. Le fonctionnement de l’Institution d’opposition sera pris en charge par le budget de l’État.
L’Opposition joue le rôle de détenteur du pouvoir critique et de contre-proposition. Le chef de l’Opposition officiel est tenu de représenter l’Opposition ainsi que ses convictions dans toutes instances publiques. Il doit rendre compte de ses activités auprès de l’opposition et auprès des citoyens. Par ailleurs, les membres de l’Opposition ont le devoir de respecter la Constitution, les lois et règlements en vigueur, de préserver l’intérêt supérieur de la Nation et de contribuer au développement de l’esprit démocratique.
Vola R