Vassacos : Alain Ramaroson arrêté samedi
Les manifestations de rue, de quelle nature que ce soit, sont de nos jours, qualifiées de tentatives de déstabilisation. Que ce soit une marche pacifique pour protester contre la cherté de la vie, ou une grève quelconque, le résultat serait le même…
Alain Ramaroson a été arrêté samedi dernier à Vasacoss par des éléments des Forces de l’ordre cagoulés. Ses interlocuteurs, au moment de son arrestation, ne lui étaient pas inconnus.
La veille, le Général Florens Rakotomahinana, commandant de la CIRGN a indiqué que le meneur de la marche citoyenne, une manifestation non autorisée par la Préfecture de Police, sera intercepté. Les Forces de l’ordre ont effectivement joint l’acte à la parole.
Attendu depuis les premières heures de la journée, Alain Ramaroson a tout d’abord brillé par son absence. Les petits attroupements qui se formaient ont été dispersés par les Forces de l’ordre, les individus qui se sont regroupés ayant été sommés de quitter les lieux. Des armes non létales seront utilisées pour disperser les manifestants si besoin est, d’après le commandant de la CIRGN. Finalement, aucun jet de lacrymogène n’a été nécessaire. Les éléments des Forces de l’ordre étaient, d’ailleurs, beaucoup plus nombreux que les individus qui prévoyaient d’effectuer la marche citoyenne.
Les patrouilles effectuaient une ronde en ville et une forte mobilisation d’éléments armés a eu lieu dans les différentes zones où la marche citoyenne était prévue se tenir, notamment à Anosy, destination finale de la marche.
« Si je me bats, c’est pour le peuple »
En milieu de journée, Alain Ramaroson s’est entretenu avec la presse, loin des éléments de l’Emmo-Reg, devant les bureaux de la Poste d’Antanimena. Il a rappelé que la marche qu’il avait prévue de tenir était une marche citoyenne pour protester contre la cherté de la vie et non un mouvement politique visant à déstabiliser le pouvoir. Nombreux voulaient venir, mais ils ont été empêchés de s’y rendre, selon ses dires en soulignant qu’il n’y a pas de démocratie dans le pays. « Si les Forces de l’ordre m’arrêtent je pense, en toute conscience, que c’est pour le peuple que je me bats, ce n’est pas contre qui ni contre quoi. Si je suis arrêté, je me résignerai. C’est mon travail, c’est pour cela que je suis un politicien ».
Alain Ramaroson a souligné qu’il ne fera que passer par Vasacoss, la marche étant avortée, et d’autres dispositions seront prises quant à la suite à donner au mouvement. Les Forces de l’ordre ont fait bloc au passage de son véhicule une fois sur les lieux. Des éléments ont stoppé ledit véhicule en soulignant que si Alain Ramaroson ne faisait que passer, il doit présenter la carte grise du véhicule comme lors de tout contrôle de routine. Mais ce dernier avait refusé de s’exécuter. C’est alors qu’Alain Ramaroson a été arrêté, sans qu’il n’ait eu à se débattre.
Quelques manifestants ont, par la suite, réclamé la libération de ce dernier. Du coté des Forces de l’ordre, des renforts ont été dépêchés, mais au final, aucun affrontement majeur ne s’est produit, même si les propros de provocations diverses fusaient de partout.
Andry Raveloson, Coordonnateur National du Komity Miaro ny Demokrasia (KMD) a, pour sa part, invité les politiciens à mettre en place une cellule de crise qui sera chargée de ladite libération d’Alain Ramaroson.
C.R
