Le danger est bel et bien présent. En 48 heures, Madagascar a enregistré 116 nouvelles contaminations au Covid-19. Mais comme on a dit que la maladie est maîtrisée… les pouvoirs publics sont passés à la phase 3 du déconfinement en allégeant les restrictions de circulation des personnes.
Depuis ces deux derniers jours, Antananarivo devient le nouvel épicentre de la maladie, loin devant Toamasina qui a été la ville la plus affectée ces dernières semaines. Les autorités ne s’en émeuvent pas pour le moment. A Pékin, capitale de la Chine, la résurgence d’une centaine de nouveaux cas a alerté le pouvoir. La fermeture des marchés, des écoles et des universités a été décidée. Les autorités chinoises ont poussé la barre très haute avec 90.000 tests par jour pour tenter de contrôler la chaîne de transmission de la Covid-19.
Si cette maladie se propage peu à peu dans notre pays, la pauvreté fait également son chemin. Les sociétés préviennent leurs employés de la situation critique due à la morosité de la conjoncture. A tire d’exemple, certaines compagnies minières pourtant pourvoyeurs de près de 30% des recettes fiscales de Madagascar, vont rentrer dans une phase de cessation de paiement. Des industries textiles vont, elles aussi, remercier des milliers d’employés sans un appui réel de l’Etat. Entre urgence et priorité, il y a décalage dans la Loi de Finances Rectificative qui prévoit de maintenir des programmes d’investissement public. Des questions se posent tout de même s’il n’est pas plus urgent de soutenir l’emploi en déperdition à la place de la construction de complexes sportifs ou l’acquisition de véhicules de transport pour les forces de l’ordre. N’est-il pas urgent de multiplier les tests de dépistage et de renforcer les équipements médicaux afin de mieux soigner les malades et protéger le personnel de santé ? Tout est question de choix !
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