Le «Toaka gasy», ce fameux rhum typiquement local est un symbole caractéristique des événements traditionnels malgaches. Qualifié depuis toujours de produit prohibé, le Toaka gasy est aujourd’hui en passe d’être légalisé.
L’Assemblée nationale a adopté mardi le texte légalisant la production et la commercialisation de rhum traditionnel, communément appelé « Toaka gasy ». Le texte proposé par le député Jean Brunelle Razafitsiandraofa, se réfère au cachet culturel « Toaka gasy » ainsi qu’à la valeur ajoutée du produit sur l’économie locale. « L’encadrement juridique du secteur présente de nombreux avantages pour l’Etat et pour la population », plaide l’auteur de la proposition de loi.
Le «Toaka Gasy» sera dorénavant commercialisé avec une teneur en alcool de 44°. Des prélèvements systématiques seront effectués aux fins de contrôle de conformité de la teneur en alcool.
Cependant, cette légalisation divise les opinions.
Pour certains, sa légalisation génèrera un revenu aux régions productrices car le « Toaka Gasy » fait partie des rituels des événements traditionnels et culturels malgaches. Certains opérateurs suggèrent d’ailleurs, que soit établi une norme de production pour rassurer les consommateurs.
Pour les professionnels de la santé, le « toaka gasy » est une « substance dangereuse et nocive » car il n’est pas facile de quantifier le taux d’alcool qu’il contient, et son mode de conditionnement ainsi que sa difficile conservation sont aléatoires. Raison pour laquelle il est considéré comme produit prohibé.
En ce qui concerne la commercialisation, la proposition de loi mentionne dans son article 23 que le Toaka gasy devra être conditionné dans un emballage étiqueté mentionnant la teneur en alcool du produit. L’emballage en verre est préconisé.
Pour la commercialisation lors d’événements particuliers, la proposition de loi prévoit une autorisation foraine, délivrée par les autorités locales, telles que le maire.
Dix ans après une première tentative de légalisation de la filière par une proposition de loi initiée par le député Jao Jean, celle du député Jean Brunelle Razafitsiandraofa est, cette fois-ci, passée comme une lettre à la poste.
Désormais, la balle est dans le camp des sénateurs avant le contrôle de constitutionnalité de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC).
Velo Ghislain
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