Le président de la République a lancé officiellement la campagne de reboisement 2020-2021 à Fort-Dauphin hier pour marquer également l’anniversaire de la deuxième année de son mandat. Une image très symbolique pour un président qui veut reverdir Madagascar. Mais il y a urgence. Un problème majeur que subit au quotidien la population : le manque d’eau.
Les rivières malgaches se tarissent peu à peu à l’image de l’Ikopa dont le niveau est descendu en dessous de zéro. Dans son discours d’hier, le président de la République a expliqué que la déforestation en est la cause et que le reboisement est la solution. Mais depuis des décennies, on a toujours reboisé mais en vain. D’autres techniques ou politiques de reboisement s’imposent au risque d’un investissement inutile…
Ce problème d’approvisionnement en eau ou de manque d’eau est une bombe à retardement. Des tensions sociales couvent ici et là à l’image des petites manifestations qui se sont tenues dans plusieurs quartiers de la capitale la semaine dernière. Sans même parler du kere qui devient une catastrophe humanitaire. Mais à qui la faute ? Pour la population la responsabilité incombe aux dirigeants qui ne trouvent pas de solutions pérennes.
En novembre 2019, lors d’une émission télévisée, la troisième qu’il a faite après son accession à la magistrature suprême, le président de la République Andry Rajoelina a demandé à la population quelques mois de patience. Il a annoncé à l’époque que le problème sera résolu en mars 2020. En effet, il a annoncé 40 000m3 d’eau supplémentaire dans le réseau de distribution de la JIRAMA pour la capitale. Et le remplacement, avec des machines sophistiquées, des tuyaux de distributions souterraines qui sont en état de vétustés extrêmes a également été évoqué.
Un an plus tard, on est toujours au même stade. Pour un besoin quotidien de 300 000m3 à Antananarivo, la JIRAMA ne peut fournir que 180 000m3. L’eau est devenue une denrée rare qui se négocie entre 50 à 75 Ariary le litre dans plusieurs quartiers de la ville d’Antananarivo.
Du coté des dirigeants et des scientifiques, le problème vient de nous, citoyens. La déforestation est avancée comme la cause première. Mais pourquoi défriche-t-on la forêt ? La réponse est multiple. Il y a tout d’abord la pratique de la culture sur brulis, une technique encore très répandue dans les brousses. Comme solution, des techniciens du ministère de l’agriculture forment déjà les populations locales sur d’autres techniques de culture mais le chemin est encore long. Certaines techniques ou type de culture ne correspondent pas forcement aux mœurs et coutumes locales. Un grand changement de mentalité s’impose.
Deuxièmement, la plupart des foyers malgaches, les derniers chiffres avancent 90%, utilisent encore le bois et le charbon de bois comme source d’énergie pour la cuisson des aliments. La baisse de la TVA sur le gaz butane réduite à 5% dans la loi de finances 2021 n’arrangera pas grand chose. Si l’objectif est de réduire l’utilisation du charbon de bois comme combustible, l’accès au gaz est encore un luxe pour la plupart des foyers. Mais force est de constater que c’est déjà une solution qu’il faut mettre en valeur.
Ce problème d’eau est à la fois dû à des problèmes environnementaux et à des problèmes d’infrastructures. Dirigeants et administrés ont le devoir de prendre des décisions plus vertes qui incombent à chacun
Point de vue Manque d’eau : Ces solutions qui tombent à l’eau
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