Economie : L’or malgache inonde Dubaï
Madagascar est pauvre de ses richesses. C’est le cas de le dire quand ce ne sont pas les malgaches qu jouissent de leurs ressources. En effet, l’or, notre or, sert à illuminer des vitrines ailleurs qu’à Antaninarenina ou à Andohan’Analakely…
La Gendarmerie Nationale a réalisé une grosse prise hier, en mettant la main sur dix-huit lingots d’or pesant en tout 22kg, et dont le coût total est estimé entre 2,4 et 3 milliards d’Ariary. Ces lingots ont été découverts sous le siège du personnel d’un avion, prêt à s’envoler en direction de Bangkok. Selon les explications du colonel Florens Rakotomahanina, Commandant de la Circonscription Inter-Régionale de la Gendarmerie Nationale (CIRGN), cela fait 4 mois que les forces de l’ordre sont sur le coup. La gendarmerie suspectait effectivement l’existence d’un important réseau de trafiquants d’or qui opérerait dans la grande île. Ce coup de filet a par conséquent pu être effectué suite à une information selon laquelle le réseau s’apprêtait à faire passer illicitement une importante cargaison d’or. Les éléments de la gendarmerie nationale ont saisi les responsables de la sécurité aéroportuaire avant de procéder aux fouilles, qui ont permis de découvrir le pot-au-rose.
Nous avons appris de source bien informée que Bangkok, mais également Dubaï, constituent des destinations privilégiées des trafiquants d’or locaux. Notre source a révélé que les commerçants thaïlandais ainsi que les Émiratis sont les plus grands acheteurs d’or illicites en provenance de Madagascar. Composés en majorité de milliardaires, ils proposent des offres alléchants à nos trafiquants, lesquels, attirés par l’appât du gain, n’hésitent pas à procéder au pillage de notre sous-sol pour s’enrichir illicitement. Des réseaux bien organisés se sont par conséquent formés au fur et à mesure qu’un flux important de transactions s’effectue en amont. La même source a tenu à noter que l’or malgache inonde les vitrines des quartiers commerciaux de Bangkok et de Dubaï. L’or, ayant fait l’objet de traitement, est bien évidemment vendu à un prix exorbitant dans ces pays où le PIB pour chaque habitant est estimé à 10 300 USD pour les thaïlandais contre 49 800 USD pour les arabes. Ce phénomène a une conséquence néfaste sur notre économie dans la mesure où les bénéfices obtenus grâce à la vente ou à l’exportation d’or devrait renflouer les caisses de l’État ou contribuer à la mise en œuvre de la politique de développement.
Le phénomène a pris une certaine ampleur durant la période transitoire. Aucune disposition particulière n’avait alors été entreprise au niveau de l’administration chargée du contrôle de ce secteur. L’absence de transparence sur la quantité d’or déclarée ou exportée jouait en faveur des trafiquants.
L.R
