Commémoration du 29 Mars 1947 : Tirs de grenades lacrymogènes
La commémoration du 29 mars 1947 à Ambohijatovo a fait l’objet de vives altercations entre les éléments de l’EMMOFAR, d’une part, et du sénateur Lylison et ses partisans, d’autre part. Mais les forces de l’ordre ne sont entrées dans le vif du sujet qu’à Avaratr’Antanimora.
L’histoire a commencé à Ambohijatovo. Le sénateur René Lylison et ses partisans ont voulu déposer des gerbes de fleurs sur la stèle érigée en mémoire des martyrs des événements du 29 mars 1947. Et cela, après le passage des officiels composés des chefs d’institution. Mais là, stupéfaction pour les partisans du sénateur, les forces de l’ordre leur ont interdit l’accès des lieux. Là, les explications n’ont rien donné, seuls le sénateur et quelques personnes ont été autorisés à déposer les gerbes de fleurs. Après ce geste de commémoration, le sénateur a harangué la foule à l’aide d’un micro pour le suivre au mausolée d’Avaratr’Ambohitsaina. « Nous avons une autorisation en bonne et due forme émanant de la préfecture de police », a-t-il expliqué. Là encore, coup de théatre, les forces de l’ordre ont bouclé le passage menant au tunnel Ambanidia. Le premier barrage a cédé après des négociations et des échanges verbaux entre le colonel Lylison René de Rolland et les forces de l’ordre. La foule, précedée d’une voiture pick-up blanche, s’est dirigée lentement vers la route menant à Avaratr’Ambohitsaina.
Arrivé en bas de la montée vers Avaratr’Ambohitsaina, le cortège a été bloqué par un deuxième barrage de la gendarmerie. Là encore, le barrage des forces de l’ordre n’a pas tenu. Le cortège a commencé à arpenter lentement la pente menant vers Avaratr’Ambohitsaina.
Une dizaine de grenades lacrymogènes tirée
Au niveau du camp de la Force d’Intervention de la Police, un troisième barrage des forces de l’orde est monté. Mais là, le dispositif mis en place a changé. Il est composé de deux rideaux. Le premier est celui des policiers et le second composé de gendarmes. C’est à ce moment que le cortège du premier ministre est passé. C’est après le passage de la dernière voiture officielle que le rideau s’est refermé. Tout de suite après, la première salve de grenades lacrymogènes est tirée, créant la panique générale au sein des compagnons des deux sénateurs. Des policiers de la FIP sont appelés d’urgence. La foule s’est dispersée, laissant seuls les deux sénateurs et quelques uns de leurs proches.
« On a une autorisation valable, pourquoi nous traiter comme cela ? » a demandé le sénateur. Mais le général Florens Rakotomahanina n’a pas voulu ceder à la demande du colonel Lylison.
Enfin, les gerbes de fleurs sont déposées
Vers midi et demi, à la fin de la céremonie officielle, le sénateur et son groupe ont pu déposer dans le calme des gerbes de fleurs au mausolée d’Avaratr’Ambohitsaina. Mais au prix de bien de désagréments.
Au bilan, aucun blessé ou mort n’a été déploré. Coté matériel, la voiture du sénateur qui servait de sono-mobile ainsi qu’un taxi de marque R11 ont été endommagés.
Ghislain V
