Administration publique : Les fonctionnaires fantômes perçoivent 300 millions Ar par mois

Administration publique : Les fonctionnaires fantômes perçoivent 300 millions Ar par mois

Il est grand temps de restaurer l’Etat de droit à Madagascar d’autant plus que d’ici peu, toutes les institutions de la République seront mises en place.

Les fonctionnaires fictifs sont payés 3,600 milliards d’Ariary par an, soit 300 millions d’Ariary par mois, des caisses de l’Etat.  Cette situation gonfle considérablement la masse salariale. La corruption huile le système, à travers la production de faux documents : bulletins de solde fictifs, justificatifs de primes indûment perçues, certificats d’intégration fantaisistes, fausses décisions d’engagement.
L’administration publique est menacée. «Payer les fonctionnaires revient très cher à l’État qui, désormais, veut savoir si tous ceux qu’il paye travaillent effectivement». Ce sont les explications fournies par un  responsable de la Fonction publique qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat.
Plusieurs individus perçoivent un salaire mensuel, alors qu’ils ne détiennent aucun contrat de travail formel. La fraude semble énorme… Les faux fonctionnaires constituent d’autant plus une perte pour l’Etat, alors que les vrais vivent actuellement dans une situation précaire. La transition est caractérisée par les différentes  revendications syndicales. Les magistrats, le personnel de l’administration pénitentiaire, les greffiers, les  enseignants, les médecins, les paramédicaux ont tous revendiqué l’amélioration de leur situation et demandent une révision de leur grille indiciaire. Ces maux exigent des remèdes immédiats et concrets…
L’heure est à la prise de responsabilité des AC spécialistes de la Fonction publique
Maîtriser les effectifs et la masse salariale du personnel civil et militaire public est d’une importance vitale. Comment parler d’émergence avec une gestion si peu rigoureuse des employés de l’Etat ? Au moment où  le pays s’attelle à la mise en place des nouvelles institutions de la Quatrième République, notamment, le gouvernement, assainir les dépenses publiques reste une priorité, surtout si ces dernières sont minées par des emplois fictifs.
Face à ce constat, notre interlocuteur de noter qu’il est temps pour les administrateurs civils, spécialistes de la Fonction publique, de prendre leurs responsabilités. Le pays a besoin d’une vaste opération de recensement des agents de l’Etat, sur toute l’étendue du territoire, afin de traquer les fonctionnaires fantômes. Une telle opération avait été entamée sous  Ravalomanana. Mais, elle a été abandonnée faute de réel mode opératoire.  Le futur gouvernement devra ainsi adopter une politique efficace.
Afin d’éviter que l’administration publique ne sombre dans le chaos total, le poste du ministre de la Fonction publique de la Quatrième République devra être confié à un administrateur civil, spécialiste de la Fonction publique.  Une  collaboration étroite entre le ministère des Finances et du Budget et le ministère des Fonctions publiques est également souhaitée afin d’assurer un véritable assainissement et une amélioration de la situation des fonctionnaires.

Vola R

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