Aire protégée de Menabe Antimena : Le MEDD dénonce la pratique de certains opérateurs

La ministre de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) Baomiavotse Vahinala Raharinirina veut alerter l’opinion sur la dégradation spectaculaire de l’aire protégée du Menabe Antimena. Elle a ainsi révélé que depuis 2015, 100 000 Ha, soit plus de la moitié des forêts qui constituent cette aire protégée, sont partis en fumée. La multiplication des cultures sur-brûlis en faveur de plantations illégales de maïs à l’intérieur même de la réserve naturelle contribue à sa détérioration.
Baomiavotse Vahinala Raharinirina accuse les grandes entreprises privées locales qui opèrent en véritable réseau organisé, d’être les principaux facteurs de cette dégradation. Elles exploitent la réserve sans aucun scrupule en se servant notamment des migrants climatiques originaires du Sud pour cultiver du maïs, moyennant une maigre rémunération alors qu’ils travaillent dans des conditions parfois inhumaines. Pour aller plus loin, la MEDD a même qualifié leur manière d’exploiter les migrants «d’esclavage moderne ».
Des dispositions ont été entreprises par le ministère de tutelle, pour ne citer que la série de descentes sur terrain aux fins de constat, ou encore les barrages économiques qui se sont soldés par l’interpellation et l’incarcération des transporteurs des produits provenant des champs de maïs illégaux, ainsi que la mise en fourrière de leurs véhicules et surtout, la sensibilisation des migrants à exercer leurs activités en-dehors des aires protégées.
La lutte est cependant loin d’être gagnée, dans la mesure où le MEDD est confronté à de véritables criminels qui plus est, composés de milices armés.
Les autorités se doivent de faire de la sauvegarde de l’aire protégée de Menabe Antimena une responsabilité morale, autrement, cette partie de la Grande île sera menacée de désertification.

L.R

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