Les accaparements de terres sont des faits courants à Madagascar et les conflits fonciers représentent près de 80% des litiges portés devant les tribunaux. «Il importe de mettre en place des stratégies pour démanteler les réseaux qui sont à l’origine des litiges fonciers», a martelé le président Andry Rajoelina hier au centre de conférence international d’Ivato lors de l’ouverture du colloque national sur le foncier. Il s’est adressé tout particulièrement au ministre de la justice et au ministre de l’aménagement du territoire et des services fonciers, mais également au BIANCO, aux maires… «Dénoncez les présumés propriétaires de terrains dont ils se sont appropriés de manière illicite», leur a-t-il exhorté dans son allocution. « Il arrive qu’un terrain titré fasse l’objet de vente par une tierce personne qui, curieusement, détient aussi un titre foncier et un certificat de situation juridique », a enchaîné le locataire d’Iavoloha. Les réseaux derrière une telle situation sont constitués d’élus, d’opérateurs économiques, de magistrats… selon ses dires.
Un travail de fond sera effectué pendant trois jours, et consistera à consulter des acteurs du secteur, issus de tout le pays, afin d’apporter des solutions pérennes et concrètes à ces conflits fonciers. C’est une première étape et un processus important dans l’amélioration du secteur foncier. Ces solutions efficaces et adaptées au contexte serviront de matériaux de base à la deuxième phase du programme national foncier (PNF) et à la politique nationale foncière pour les 5 prochaines années. «Des résolutions pourront être appliquées dès la semaine prochaine », a tenu à rassurer Houlder Ramaholimasy, ministre de l’aménagement du territoire et des services fonciers. Le but du colloque est d’ailleurs de satisfaire, au mieux et à temps, les besoins des populations en terre avec de nouveaux dispositifs juridiques institutionnels.
Les partenaires techniques et financiers soutiennent cette initiative. Il en est ainsi de l’Union Européenne qui a été représentée hier par Marion Michaud. «Nous sommes ravis que le pays renoue et réaffirme sa détermination et son engagement dans une sécurisation et une formalisation des droits fonciers de la population malgache. Nous approuvons également le fait que cela rende possible la poursuite de la décentralisation de la gestion foncière qui est essentielle pour que l’ensemble de la population malgache ait accès à la terre », a-t-elle indiqué.
Claudia R.
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