Autosuffisance alimentaire : Une feuille de route pour accélérer les réformes

La conférence nationale pour l’autosuffisance alimentaire, qui s’est déroulée du 16 au 18 juin, a permis de valider des résolutions permettant «d’accélérer la réforme et la transformation du secteur agricole pour atteindre l’autosuffisance alimentaire à Madagascar », conformément au thème de l’évènement. La mise en place de guichets agricoles constituera un véritable appui aux paysans. Une telle structure sera composée d’un centre d’approvisionnement en intrants, d’un centre de gestion de matériels agricoles, ainsi que d’un centre d’appui à la gestion foncière, qui permettra de recueillir les doléances et de prodiguer des conseils juridiques, entre autres. Pour rappel, l’importance des réformes avait été mise en exergue par le président Andry Rajoelina lors de l’ouverture du colloque, où il a indiqué que l’ «on ne peut pas s’attendre à un résultat différent si on continue à travailler avec les mêmes méthodes, les mêmes modes de pensée et les mêmes pratiques ». L’augmentation des surfaces agricoles par région a également été abordée.
Entre autres résolutions, Harifidy Ramilison, ministre de l’agriculture et de l’élevage, a évoqué la mise en place d’une chambre de l’agriculture, ainsi que le développement des coopératives agricoles. Il en est de même du renforcement de la coopération avec le secteur privé pour développer l’agrobusiness et les nouvelles filières à valeur ajoutée, tout comme la transformation des produits agricoles. Le ministre a mis l’accent sur l’importance d’une collaboration avec les paysans, les différents ministères et aussi le secteur privé. « Des efforts conjugués sont requis et ne doivent pas se limiter au Ministère de l’Agriculture, mais s’étendre à la Chambre de l’agriculture et aux différents ministères techniques, puisque la sécurité, les infrastructures routières, les questions foncières, la communication, la décentralisation… doivent être pris en compte », a-t-il enchainé.
Marie-Chantal Uwanyiligira, représentante de la Banque Mondiale à Madagascar suggère de réhabiliter d’abord les surfaces agricoles existantes avant d’entreprendre une extension. «Seules 45% des surfaces sont productives. Pour réhabiliter un hectare, il faudra 1200 USD si une nouvelle extension coûte 10.000 USD /ha » selon ses explications. Sans pour autant désapprouver l’initiative d’étendre les surfaces agricoles, elle suggère de procéder par étape en commençant par réhabiliter ce que l’on a, pour augmenter la production. Elle a de nouveau réitéré la volonté de la Banque Mondiale de soutenir le système de sécurité alimentaire à Madagascar.

C.R

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