Banky Foiben’i Madagasikara : Rétrocession de 166 millions USD à l’Etat

La situation sanitaire actuelle impacte grandement l’économie du pays. La Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) ne ménage pas ses peines pour continuer à assumer les missions qui lui incombent. Des mesures ont également été adoptées pour assurer le financement de l’économie afin d’anticiper les impacts de cette crise sanitaire.

La crise sanitaire qui sévit actuellement a des impacts considérables sur l’économie, notamment les finances publiques qui font face à un déficit important. Pour financer partiellement le déficit, la Banky Foiben’i Madagasikara a rétrocédé à l’Etat les 166 millions USD décaissés dans le cadre de la Facilité de Crédit Rapide afin de faire face au Covid-19. A titre de rappel, ce décaissement de la FCR a été approuvé par le Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International en avril dernier pour aider Madagascar à répondre à ses besoins urgents de balance des paiements, résultant du déclenchement de la pandémie de Covid-19.
L’Etat table sur un déficit à hauteur de 5,7 % du PIB à fin 2020. Ce résultat est dû à la crise sanitaire mondiale précise la note de conjoncture économique publiée à l’issue de la réunion du Comité Monétaire de la BFM le 08 Mai dernier. Une forte diminution des recettes est attendue, tandis que les dépenses publiques vont augmenter du fait de l’accroissement des transferts et subventions dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Le taux de pression fiscale, envisagé, serait de 8,9 %, contre 10,4 % réalisé en 2019. Les dépenses atteindraient 19 % du PIB en 2020, si elles représentaient 15,5 % en 2019. Auprès des entreprises, cette crise sanitaire se traduit, entre autres, par des difficultés de trésorerie et des contraintes majeures au niveau du commerce international. A fin mars 2020, le taux de pression fiscale est estimé à 8,5 %, contre 10 % à la même date en 2019, soit une perte de 1,5 point.

Croissance économique compromise

Les arrêts temporaires et les ralentissements des activités ont toujours infligé de graves récessions économiques à Madagascar, rappelle la Banky Foiben’i Madagasikara, comme ce fut le cas en 1991, en 2002 et en 2009. La reprise des exportations et des importations de biens et services serait liée à l’évolution de la pandémie à l’échelle mondiale. La situation des paiements extérieurs de Madagascar reposerait en partie sur les flux de devises résultant des aides et prêts au profit de l’Administration publique. Les nouveaux flux d’investissements directs étrangers ne devraient pas être conséquents en 2020. Il en serait de même pour les transferts privés. Avec les arrêts partiels et le ralentissement de la production, la croissance économique durant les deux premiers trimestres de 2020 serait compromise. La contraction de l’offre de biens et services, conjuguée à l’accélération de l’expansion des agrégats monétaires risque d’engendrer une pression monétaire sur l’inflation en 2020. L’inflation moyenne serait de 7,2 %.

Recueillis par Claudia R.

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