Basculement dans la pauvreté : Une conséquence majeure de la pandémie

« Selon les dernières projections du Groupe de la Banque mondiale, la pan­démie de COVID-19 et la crise économique qui en découle risquent de faire basculer dans l’extrême pauvreté entre 71 et 100 millions de personnes », rappelle Carolina Sánchez-Páramo, Directrice de la Banque Mondiale pour la pauvreté, dans une de ses publications. Les nouveaux pauvres sont constitués de deux catégories d’individus : celles qui auraient dû sortir de la pauvreté en l’absence de la pandémie et celles qui basculeront dans la pauvreté à cause de la pandémie.
Les mesures de confinement ayant entraîné l’arrêt d’une grande partie de l’activité économique dans les zones urbaines, une grande partie des nouveaux pauvres réside en milieu urbain, selon les estimations. Les nouveaux pauvres occupent également plus souvent un emploi rémunéré et sont moins susceptibles de travailler à leur compte ou dans le cadre d’une entreprise familiale.
A Madagascar, le constat est tel que de nombreux travailleurs font face à des difficultés financières. A côté de ceux qui ont été mis au chômage technique, il y a ceux qui continuent de travailler, mais qui ne perçoivent qu’un demi-salaire. «Ce maigre salaire ne me permet pas de couvrir mes charges et dépenses du mois. Je suis obligé de m’endetter mais cela ne fera que m’enfoncer dans le gouffre » se désole un père de famille qui perçoit légèrement plus que le salaire minimum d’embauche.
Les zones rurales, selon Carolina Sánchez-Páramo, connaîtront progressivement une détérioration des conditions de vie. « Pour protéger les ménages contre les répercussions de la pandémie, il faudra impérativement mettre en place des politiques et des programmes qui viennent en aide à la fois à ceux qui vivent déjà dans la pauvreté et aux nouveaux pauvres » note la Directrice mondiale de la Banque Mondiale pour la pauvreté.

Recueillis par C.R

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