Blanchiment, corruption : Les lois existent, mais leur application fait défaut
Il importe de lutter contre le blanchiment et contre la corruption, pour contribuer à la dynamique financière du pays, entre autres. Il s’agit d’un combat de longue haleine même si les lois y afférentes existent.
Le blanchiment a des impacts majeurs sur l’économie. Le Pr Jean Claude Razaranaina, DG du SAMIFIN l’a souligné hier en marge de la séance de formation sur le renforcement du système de répression des infractions de corruption et de blanchiment de capitaux qui se tient du 14 au 16 avril à l’École Nationale de la Magistrature et des Greffes de Tsaralalana.
Le numéro un du Service de Renseignements Financiers du pays a rappelé que le blanchiment est une infraction complexe, souvent transnationale, liée inévitablement à une «infraction d’origine», entraînant des produits ou de l’argent sales à blanchir. Parmi les infractions d’origine, l’on peut relever celles qui se rapportent au marché public. Dans le cas d’espèce, ce sont les personnes qui font de la corruption qui obtiennent les marchés publics et il n’y a pas de concurrence saine dans l’octroi de marché. L’on note également les infractions minières, pour ne citer que celles-là. En somme, le blanchiment d’argent fausse les données économiques et crée un environnement impropre aux investissements.
Lutte contre la corruption
Outre la lutte contre le blanchiment d’argent, la corruption constitue un fléau à anéantir. Le Général Faly Rabetrano, DG du BIANCO, pour sa part, a indiqué que «pour parvenir à une effectivité des sanctions de corruption, il faudra que tous les acteurs du système de répression accomplissent les missions qui leur sont assignées».
Politique pénale commune
Chaque maillon de la chaîne (BIANCO, SAMIFIN, chaîne pénale…) selon ses dires, devra contribuer à appliquer les sanctions sévères aux personnes impliquées dans la commission de ces infractions. Ce qui requiert une cohérence des actions dictées par une politique pénale commune et une stratégie d’approche partagée. L’objectif, a poursuivi le responsable du BIANCO, est de mettre à la disposition de tous une méthodologie d’approche commune et validée pour réprimer les actions d’infraction économique et financière ainsi que les infractions de corruption. Il admet qu’une perte de crédibilité du programme de lutte contre la corruption est en train de s’installer.
Les projets mis en œuvre constituent ainsi des leviers pour renforcer l’effectivité des lois notamment en mettant à la disposition des systèmes de répression, des outils nécessaires pour les mettre en pratique tout en assurant la lutte contre la culture de l’impunité.
C.R