Boursiers de l’Etat Malagasy à l’Extérieur : Les parents montent au créneau

Les parents montent au créneau

La régularisation des bourses d’études des étudiants àl’étranger est un long serpent de mer pour l’Etat malgache. Malgré les promesses, depuis la Transition, ces étudiants et leurs parents sont confrontés à des problèmes tant financier qu’humain actuellement. On dirait qu’ils prêchent dans le désert…

Les étudiants malgaches qui se trouvent à l’étranger depuis l’année universitaire 2011-2012 n’ont perçu jusqu’ici que 11 mois de bourse d’études sur les 44 mois dus pour leurs frais de scolarité des universités, la régularisation de leur visa de séjour, leurs primes d’assurance, leurs loyers d’habitation, leurs équipements pour les études, l’approvisionnement en nourriture, les soins médicaux éventuels, les frais de transport international.
Hier, au cours d’une rencontre avec la presse, qui s’est tenue aux 67Ha, l’Association des Parents des Etudiants Boursiers de l’Etat Malagasy à l’Extérieur (APEBEME) a tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur le fait qu’aucune suite n’a été donnée, jusqu’ici, aux demandes d’audience qu’ils ont formulées à maintes reprises à ce sujet.

Les jeunes étudiants désemparés
Devant le manque chronique d’argent pour faire face à tant d’obligations, les  jeunes étudiants sont désemparés. Il s’ensuit des impacts sociaux, psychologiques, physiques et intellectuels fâcheux : état de santé pathétique pour certains, décès d’un étudiant, résultats d’études catastrophiques et abandon pour certains, désespoir devant l’endettement des parents. Parmi eux, une étudiante malgache souffre en ce moment du cancer de sein et sa maladie risque de s’aggraver. D’autres, à défaut de régularisation de leur visa de séjour, vivent dans la clandestinité et passeraient leurs journées à se soustraire aux regards des policiers de leur localité.
Pour l’APEBEME, l’échec de certains étudiants relève en partie et de façon incontournable, de la responsabilité du Gouvernement malgache.
En Novembre-Décembre 2014, à l’époque où le Dr Kolo Roger assumait les fonctions de Premier Ministre, un paiement de cinq mois d’arriérés avait été effectué. Cependant, ce sont les parents d’étudiants, eux-mêmes, qui ont dû cotiser pour envoyer l’argent en France via DHL, nous a confié l’un d’eux. Les parents des étudiants boursiers de l’Etat Malagasy à l’Extérieur déplore également le manque de transparence quant au montant variable alloué à chaque étudiant. La relation n’est pas de toute confiance entre les étudiants et l’administration financière, chargée des bourses extérieures.

Dispositions à prendre
Devant cette situation qu’ils jugent «alarmante», les parents concernés supplient le Premier Ministre Jean Ravelonarivo de régler les arriérés de bourse d’études pour permettre à ceux qui ont achevé leur cursus de se faire délivrer leur diplôme. Des dispositions doivent également être entreprises pour permettre à ces boursiers de l’Etat de bénéficier de logement décent dans les campus universitaires afin de leur épargner des frais de loyers. Et la liste n’est pas exhaustive.
L’APEBEME n’a pas manqué de relever le malheur de certains parents, obligés de s’endetter et de s’appauvrir au point de vendre leurs terres ancestrales. Elle réitère leur appel aux autorités locales à «sauver ces jeunes Malgaches». Par la même occasion, l’association sollicite, pour la énième fois, du Premier ministre Jean Ravelonarivo, une audience.

C.R

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