Brice Randrianasolo : Focus sur les potentialités minières du pays

Brice Randrianasolo : Focus sur les potentialités minières du pays

88

L’Association Mosaic Madagascar, connue à travers l’expert en Géologie, Brice Randrianasolo, a comme devise «On ne peut pas tout faire, on ne peut être que complémentaire». L’objectif est de regrouper les personnes physiques ou morales dans le monde, motivées par le développement de Madagascar. Brice Randrianasolo met particulièrement en avant les potentiels miniers du pays. Il s’est entretenu avec la rédaction.

Ma-LAZA: De passage au pays, vous avez effectué samedi dernier une conférence-débat portant sur les ressources minières du Sud-Est du pays. Pouvez-vous nous en dire plus?
Brice R. : Une association qui s’appelle Betsirebaka regroupant les 16 districts du Sud-Est m’a invité à présenter les potentiels miniers de la région du Sud-Est. L’on peut citer l’or, le gisement de nickel, le bauxite et bien d’autres encore. Je fais d’ailleurs un appel aux associations et toute entité puisque dans le cadre de notre association internationale dénommée Mosaïc Madagascar, nous partageons nos connaissances sur les potentiels miniers du pays.

Ma-LAZA : En parlant du métal jaune, pouvez-vous nous en dire plus sur les potentialités aurifères du Sud-Est?
Brice R. : Un document datant de 1912 précise que cette partie du pays a une capacité de production aurifère pouvant aller jusqu’à une tonne par an. Contrairement à ce que bon nombre de gens (des politiciens entre autres) indiquent, les ressources minières du pays ne risquent pas de s’épuiser. Toutefois, leur exploitation peut entraîner une dégradation de l’environnement.

Ma-LAZA: Que pensez-vous de l’exploitation de Soamahamanina qui ne cesse de défrayer la chronique?
Brice R. : J’ai publié un livre retraçant les potentiels miniers du pays. Les communes ayant des indices en «or» y sont inscrites pour qu’elles puissent se préparer à une éventuelle arrivée d’exploitants étrangers com­me c’est le cas des chinois à Soamahamanina. Depuis la crise économique en 2000, de nombreux pays étrangers développent des entreprises sociales et solidaires et la population devient ainsi actionnaire. Je propose qu’on fasse de même dans le secteur minier à Madagascar. Je fais appel à l’Etat Malagasy pour que la population soit actionnaire des exploitations minières qui existent dans le pays. D’où notre démarche qui consiste dans un premier temps à apprendre aux Malagasy les potentiels miniers de leur territoire (…).
On parle beaucoup de développement durable, une notion qui implique trois pôles dont l’économie et le social à la base avant de parler environnement et développement. Si on développe ce programme qui consiste à enseigner aux Malagasy la potentialité de leur territoire respectif, cela leur permettrait d’évoluer dans un réel cadre de développement durable. Les gens vont avoir le pouvoir économique puisqu’ils auront de quoi manger.

Ma-LAZA: Le fait de vulgariser les informations sur les potentiels miniers ne risquerait-il pas de favoriser les ruées?
Brice R. : Chaque semaine des étrangers qui s’intéressent à nos mines arrivent au pays. Pourquoi pas nous on ne s’intéresserait pas? Pourquoi ne pas organiser, faire en sorte que ce soit nous Malagasy qui profitons de nos ressources d’abord avant de faire venir les étrangers. De toute façon le développement «économie sociale et solidaire» qui est en pleine expansion actuellement à l’étranger consiste à rendre actionnaire la population et c’est après que les investisseurs deviennent des co-actionnaires avec la population. Personnellement je ne vois pas le risque de ruée. Il faut davantage d’organisation et de conviction.

Propos recueillis par C.R

Imprimer Imprimer

Ce contenu a été publié dans Ma-LAZA. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.