Chenille légionnaire : 10.000 Ha envahis

Chenille légionnaire : 10.000 Ha envahis

C’est vers la fin de l’année 2017 que les techniciens de l’agriculture ont commencé à constater la présence de la chenille légionnaire, dans le Sud de Madagascar. Malgré que l’alerte a été lancée, la présence de cet insecte est constatée sur les hauts plateaux.

La production de maïs est actuellement menacée par la présence d’un insecte nuisible qui est la chenille légionnaire. La chenille légionnaire d’automne, ou Spodoptera frugiperda ou FAW, de son scientifique, est un insecte originaire des régions tropicales et subtropicales des Amériques. C’est pendant son stade larvaire que l’insecte peut causer des dommages importants aux cultures, si sa présence n’est pas bien gérée. Elle s’attaque surtout au maïs, mais peut se nourrir d’autres cultures. Elle a été détectée pour la première fois en Afrique Centrale et en Afrique de l’Ouest en début 2016 et s’est propagée rapidement dans pratiquement toute l’Afrique subsaharienne. Cet insecte ravageur a été aperçu dans le sud de Madagascar vers la fin de l’année 2017. Aujourd’hui il sévit sur les hauts plateaux de Madagascar. Jusqu’ à maintenant près de 10.000 ha sont envahis par le ravageur. Pour faire face à ce fléau, les responsables auprès du ministère auprès de la Présidence en charge de l’Agriculture et de l’Elevage, par le biais de la Direction de Protection des Végétaux ainsi que l’«Ivotoerana Famongorona ny Valala eto Madagasikara» ou IFVM ont coordonné des actions avec la FAO.
La lutte est actuellement menée selon trois axes prioritaires. Le premier axe est la définition du type de lutte à adopter. En premier choix il y ce que les techniciens du ministère appellent «la lutte intégrée raisonnée». L’objectif est d’instaurer la gestion durable de FAW qui se fait uniquement à travers l’adoption de la protection intégrée des cultures. Un choix tiré des expériences des pays américains et africains contaminés et qui ont opté pour une lutte intégrée. Elle consiste au respect de l’équilibre écologique, la primauté des différentes techniques culturales, l’utilisation des produits naturels comme des cendres, de piments.
Le choix de la lutte chimique intervient dans un second temps. Les techniciens ont retenu cinq pesticides. A savoir l’Indoxacarbe, l’Acétamipride, la Flubendiamide, le Profenophos et le Cypermethrine. l’IFVM a déjà procédé à une lutte chimique dans le sud.
Le deuxième axe est la «formulation de stratégies efficaces» pour préserver au maximum les cultures. Le MPAE a sorti une stratégie offensive contre le FAW afin d’y faire face dans le Nord-Ouest. La région, selon le calendrier cultural, se prépare actuellement au lancement de la campagne de plantation de maïs. La stratégie se repose en partie sur le renforcement du système d’alerte et de l’élaboration d’un guide pratique.
Le troisième axe est le «renforcement de la communication» pour que l’invasion des ravageurs ne soit pas une source de panique et que les agriculteurs puissent adopter le bon geste. Les agriculteurs sont sensibilisés afin qu’ils contactent les Directions Régionales de l’Agriculture et l’Elevage de proximité afin de les aider à définir s’il s’agit bien d’une invasion de FAW et de choisir la bonne méthode de lutte par la suite. La communication porte aussi sur le fait de faire une dissociation entre les méthodes de lutte contre les criquets et les FAW qui diffèrent. La lutte contre les FAW nécessite une implication totale des agriculteurs.

Recueillis par Velo Ghislain

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