Christine Razanamahasoa : Expulsée manu militari de son domicile

Christine Razanamahasoa : Expulsée manu militari de son domicile

Les riverains du quartier d’Amparibe se sont agglutinés autour de l’habitation de la députée Christine Razanamahasoa, très tôt hier matin, en voyant des meubles et autres effets domestiques débarqués de son logement.

Tôt hier à Amparibe, au lendemain de la mobilisation des députés de l’opposition TIM-MAPAR et des indépendants pour saisir la HCC et le BIANCO, suite au vote des lois électorales à l’Assemblée Nationale, les forces de l’ordre, accompagnées par un huissier et des déménageurs ont débarqué au domicile de Christine Razanamahasoa. Cette ancienne ministre de la Justice lors de la transition, et non moins première présidente de l’Assemblée Nationale de la 4e République, fait l’objet d’expulsion.
Vêtue d’un simple peignoir rose avec motif de cœurs et une paire de tongs orange et noir, la députée élue d’Ambatofinandrahana a expliqué à la presse cette expulsion qui s’est déroulée d’une manière forcée sans un avis préalable. «Je suis expulsée manu-militari d’un huissier, un clerc et des éléments de l’EMMOREG comme si j’étais un dahalo. Ils sont venus ce matin (ndlr : hier matin), à 6 heures. Si je suis ici c’est en vertu de ma qualité d’ex Chef d’Institution qui a été destituée d’une manière inconstitutionnelle. De plus, un élu ne peut pas faire l’objet de réveil matinale des forces, car je n’ai commis aucune infraction», a-t-elle indiqué.
Christine Razanamahasoa dénonce l’Etat qui expulse de manière abusive et à l’arrachée. Pour elle, cette expulsion a des dessous politiques et a également pour objectif de ternir son image, après la manifestation des députés qui s’opposent à la manière dont les projets de lois relatives aux élections ont été adoptés à l’Assemblée Nationale. Quelle que soit la circonstance, la députée d’Ambatofinandrahana reste déterminée à poursuivre son combat politique pour la lutte contre la corruption et la dictature au pays. «Je suis un élu du peuple, je poursuivrai mon combat jusqu’au bout», a-t-elle déclaré. Cette maison fait partie du patrimoine de l’Etat. L’ancienne garde des sceaux a également parlé de la possibilité de vente de ce bien public. «Je ne sais pas si c’est vrai ou faux. Mais des bruits circulaient que cette maison est mise en vente par l’Etat», a-t-elle fait entendre.
Ses compagnons de lutte au sein du MAPAR ont apporté réconfort. Lanto Rakotomanga, Naivo Raholdina ou encore Augustin Andriamananoro sont venus à Ampahibe. La députée élue du 2e arrondissement de la Capitale, Lanto Rakotomanga, a exprimé son indignation face à l’expulsion de Christine Razanamahasoa de son domicile. D’après ses explications, en tant qu’ancien présidente de l’Assemblée Nationale, Christine Razanamahasoa a les droits et avantages attribués aux anciens Chefs d’institution. Ces avantages sont notamment constitués de la jouissance d’une résidence décente et la mise à la disposition de gardes du corps.
Augustin Andriamananoro a voulu attirer l’attention sur la culpabilité des dirigeants en place. Pour lui, Christine Razanamahasoa ne mérite pas d’une pareille expulsion. Il a rappelé que l’ancien ministre de la justice a activement participé à la campagne de soutien pour Hery Rajaonarimampianina en 2013. Et voilà toute la récompense de la part du Président de la République…

Vola R

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