Corruption : Les révélations du DG du BIANCO

Corruption : Les révélations du DG du BIANCO

Au total, 320 dossiers ont fait l’objet d’investigations de la part du Bureau Indépendant Anti Corruption (BIANCO) au titre de cette année 2015. 103 ont été transmis à la Chaine Pénale Anti Corruption. Jean Louis Andriamifidy, Directeur Général du Bianco, a accordé une interview exclusive à Ma-Laza pour dresser le topo de la lutte contre la corruption.

Ma-LAZA : Au titre de cette année 2015, quelles ont été les actions les plus importantes que vous avez menées ?
J. L. Andriamifidy : plusieurs actions avaient été menées par le BIANCO au titre de cette année 2015. Jusqu’en Septembre, 2.325 doléances de faits de corruption ont été reçues par le Bianco. 320 ont été traitées et ayant servi d’investigation et 103 ont été transmises auprès de la Justice. 246 personnes ont été traduites devant la Justice et 31 ont été emprisonnées. La sécurisation des concours administratifs ainsi que la surveillance des résultats ont également fait partie des réalisations marquantes de cette année 2015 dans le cadre de la lutte anti corruption. Un point qui mérite d’être amélioré lors des prochaines sessions. Les secteurs faisant l’objet de doléances sont entre autres la gendarmerie, les collectivités territoriales décentralisées, l’éducation, le foncier et la justice.

Ma-LAZA : Les chif­fres parlent d’eux même. Pourquoi cet écart entre les doléances et les dossiers ayant fait l’objet d’investigation ?
J. L. Andriamifidy : les investigations menées ont été celles qui pouvaient être supportées par notre budget. L’on peut admettre que les moyens financiers sont insuffisants, et également, les ressources humaines présentent des imperfections. Si le budget du Bianco était de 6,694 milliards Ariary en 2011, il n’était plus que de 3 milliards Ariary en 2015. Par ailleurs, nous enregistrons un effectif total de 170 en tant que membre du personnel. Dans nos branches territoriales, il n’y a que 20 employés alors que seule la moitié peut mener des investigations.

Ma-LAZA : seuls 10 % des personnes traduites en justice sont emprisonnées. Y a-t-il une défaillance des structures ou bien des textes en vigueur ?
J. L. Andriamifidy : J’estime que ce n’est pas la loi ou la structure qui sont défaillantes dans la lutte contre la corruption. C’est plutôt la volonté de l’ensemble des responsables à tous les niveaux ainsi que les responsables étatiques, qui permettra de lutter efficacement contre ce fléau. Il faut, de ce fait, un changement de mentalité pour pouvoir renverser la vapeur. Toutefois, il faut une politique pénale claire avec un système de répression rigoureuse.

Ma-LAZA : Plusieurs grands dossiers ont été transmis à la justice cette année. Suite à vos efforts, les résultats n’étaient pas souvent satisfaisants. Cela ne vous déçoit pas ?
J. L. Andriamifidy : il a été constaté qu’il y a certaines lacunes. C’est la raison pour laquelle la nouvelle Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption a été mise sur pied. 8 dossiers concernant la JIRAMA ont été transmis à la CPAC mais jusqu’ici il n’y avait personne qui a été punie. 4 dossiers sont en cours d’instruction et seront transmis à la Justice en 2016. En ce qui concerne des faits de corruption liés aux trafics de bois de rose, un dossier compromettant de hauts responsables a été transmis à la justice. Les 3 autres sont en cours d’investigation et seront transmis en 2016. À Toamasina, 2 autres dossiers ont été ouverts cette année et en cours d’enquête.
Ma-LAZA : l’impunité dont jouissent certains acteurs politiques et certaines personnalités n’est-elle pas un blocage dans la lutte contre la corruption ?
J. L. Andriamifidy : la jouissance de l’immunité ou des privilèges de juridiction permettent à certaines personnalités d’être épargnées des poursuites judiciaires. De ce fait, il faut tout de même rappeler que Madagascar a ratifié la convention internationale sur la lutte contre la corruption et par conséquent, nous sommes obligés de fournir des efforts concrets notamment en matière d’impunité.

Ma-LAZA : Quelles seront les grandes orientations de la nouvelle année 2016 ?
J. L. Andriamifidy : ce sera une année importante dans la lutte contre la corruption. Les nouvelles lois et la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption pour les 10 prochaines années devront démarrer en 2016. Si cette année, le BIANCO s’est focalisé dans les grands dossiers, l’année prochaine ce sera plutôt les petites corruptions qui seront suivies de près. Il s’agit entre autres des faits courants dans le secteur de la circulation routière, de la santé ou aussi de la justice. Je tiens toutefois à souligner que seule la lutte contre la corruption permettra l’amélioration des conditions de vie des citoyens.
Propos recueillis

Ma-LAZA : Au titre de cette année 2015, quelles ont été les actions les plus importantes que vous avez menées ?
J. L. Andriamifidy : plusieurs actions avaient été menées par le BIANCO au titre de cette année 2015. Jusqu’en Septembre, 2.325 doléances de faits de corruption ont été reçues par le Bianco. 320 ont été traitées et ayant servi d’investigation et 103 ont été transmises auprès de la Justice. 246 personnes ont été traduites devant la Justice et 31 ont été emprisonnées. La sécurisation des concours administratifs ainsi que la surveillance des résultats ont également fait partie des réalisations marquantes de cette année 2015 dans le cadre de la lutte anti corruption. Un point qui mérite d’être amélioré lors des prochaines sessions. Les secteurs faisant l’objet de doléances sont entre autres la gendarmerie, les collectivités territoriales décentralisées, l’éducation, le foncier et la justice.

Ma-LAZA : Les chif­fres parlent d’eux même. Pourquoi cet écart entre les doléances et les dossiers ayant fait l’objet d’investigation ?
J. L. Andriamifidy : les investigations menées ont été celles qui pouvaient être supportées par notre budget. L’on peut admettre que les moyens financiers sont insuffisants, et également, les ressources humaines présentent des imperfections. Si le budget du Bianco était de 6,694 milliards Ariary en 2011, il n’était plus que de 3 milliards Ariary en 2015. Par ailleurs, nous enregistrons un effectif total de 170 en tant que membre du personnel. Dans nos branches territoriales, il n’y a que 20 employés alors que seule la moitié peut mener des investigations.

Ma-LAZA : seuls 10 % des personnes traduites en justice sont emprisonnées. Y a-t-il une défaillance des structures ou bien des textes en vigueur ?
J. L. Andriamifidy : J’estime que ce n’est pas la loi ou la structure qui sont défaillantes dans la lutte contre la corruption. C’est plutôt la volonté de l’ensemble des responsables à tous les niveaux ainsi que les responsables étatiques, qui permettra de lutter efficacement contre ce fléau. Il faut, de ce fait, un changement de mentalité pour pouvoir renverser la vapeur. Toutefois, il faut une politique pénale claire avec un système de répression rigoureuse.

Ma-LAZA : Plusieurs grands dossiers ont été transmis à la justice cette année. Suite à vos efforts, les résultats n’étaient pas souvent satisfaisants. Cela ne vous déçoit pas ?
J. L. Andriamifidy : il a été constaté qu’il y a certaines lacunes. C’est la raison pour laquelle la nouvelle Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption a été mise sur pied. 8 dossiers concernant la JIRAMA ont été transmis à la CPAC mais jusqu’ici il n’y avait personne qui a été punie. 4 dossiers sont en cours d’instruction et seront transmis à la Justice en 2016. En ce qui concerne des faits de corruption liés aux trafics de bois de rose, un dossier compromettant de hauts responsables a été transmis à la justice. Les 3 autres sont en cours d’investigation et seront transmis en 2016. À Toamasina, 2 autres dossiers ont été ouverts cette année et en cours d’enquête.
Ma-LAZA : l’impunité dont jouissent certains acteurs politiques et certaines personnalités n’est-elle pas un blocage dans la lutte contre la corruption ?
J. L. Andriamifidy : la jouissance de l’immunité ou des privilèges de juridiction permettent à certaines personnalités d’être épargnées des poursuites judiciaires. De ce fait, il faut tout de même rappeler que Madagascar a ratifié la convention internationale sur la lutte contre la corruption et par conséquent, nous sommes obligés de fournir des efforts concrets notamment en matière d’impunité.

Ma-LAZA : Quelles seront les grandes orientations de la nouvelle année 2016 ?
J. L. Andriamifidy : ce sera une année importante dans la lutte contre la corruption. Les nouvelles lois et la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption pour les 10 prochaines années devront démarrer en 2016. Si cette année, le BIANCO s’est focalisé dans les grands dossiers, l’année prochaine ce sera plutôt les petites corruptions qui seront suivies de près. Il s’agit entre autres des faits courants dans le secteur de la circulation routière, de la santé ou aussi de la justice. Je tiens toutefois à souligner que seule la lutte contre la corruption permettra l’amélioration des conditions de vie des citoyens.

Propos recueillispar Marc A.

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