Covid-19 : Alerte sur la situation des personnes handicapées

La pandémie du Covid-19 est une conjoncture difficile pour tous avec des conséquences sociales et économiques désastreuses. Dans un tel contexte, la situation des personnes handicapées est plus que précaire.
Une attention particulière doit être apportée aux personnes handicapées qui sont les plus vulnérables face à cette crise sanitaire comparées autres catégories de la population. La majorité essaie de survivre tant bien que mal en exerçant de petits boulots (réparation de téléphone, cordonnerie, confection..) et en faisant de petits commerces. «Les mesures de confinement limitant les heures d’ouverture des commerces réduisent davantage nos heures de vente » témoignent de nombreux individus en situation de handicap. Beaucoup tiennent également de petites gargotes, activité interdite dans le contexte actuel, les privant de fait de leurs seuls moyens de subsistance.
La plupart des personnes handicapées ne peuvent accéder au filet de sécurité. Pour pouvoir en bénéficier, il faut être inscrit auprès du Fokontany. Dans la majorité des cas, elles ne sont ni informées des lieux ni des dates d’inscription et encore moins capables de s’acheter des masques. Ces personnes sont pourtant les plus vulnérables au Covid-19. Raison pour laquelle les organisations de la société civile appuyant la Plateforme des Fédérations des Personnes Handicapées de Madagascar (PFPHMAD) exhortent l’Etat à prendre des mesures immédiates pour palier à cette situation.
De par la spécificité de leurs besoins et de leurs conditions, des actions doivent être menées pour s’assurer que les personnes handicapées puissent effectivement bénéficier des filets de sécurité préconisés par l’Etat. Elles doivent par ailleurs être dotées des moyens nécessaires pour pouvoir se conformer aux mesures de prévention contre le Covid-19 comme le reste de la population et disposer des recours adéquats à leur situation en cas de besoin.
Il ne faut pas se voiler la face devant les réalités vécues au quotidien par ces personnes. Généralement, elles sont victimes de discrimination et subissent différentes formes de maltrai­-
tance, non seulement au sein de leur communauté mais parfois même au sein de leur famille. Avec les mesures de confinement, leur situation empire. La plupart vit en-dessous du seuil de pauvreté parce qu’elles n’ont pas accès à l’éducation, et encore moins à l’emploi. Faute de mise en œuvre d’une politique spécifique visant la réhabilitation de leurs droits humains, ces personnes se retrouvent actuellement dans une situation de vulnérabilité extrême face à la pandémie du Covid-19.

Claudia R.

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