CREM : Pour la création d’un fonds d’aide au secteur privé

Face à la pandémie du coronavirus, le Cercle de Réflexion des Economistes de Madagascar (CREM) en tant que force de proposition, veut partager ses idées pour éviter une profonde récession économique qui pourra anéantir les efforts de développement déjà entamés selon le Plan Emergence de Madagascar.

Le secteur privé constituant le moteur de l’économie, il importe de l’appuyer en cette période de crise sanitaire. Le CREM suggère ainsi la création d’un fonds pour aider le secteur privé. Une partie de ce fonds peut provenir de la Banque Centrale sous forme d’une avance au Trésor Public (des bonds de trésor mise à disposition de la Banque Centrale) afin d’attribuer des marchés publics (dans des secteurs productifs) aux entreprises privées performantes. Des critères de performance seront alors exigés aux entreprises participantes avec des sanctions en cas de défaillance. L’objectif étant de sauver les emplois déjà existants et d’en créer de nouveaux.
Il importe également de renforcer les mesures fiscales pour les entreprises les plus touchées par cette crise sanitaire. Cela peut prendre plusieurs formes comme une baisse des taxes, un crédit impôt ou un délai de grâce afin de permettre aux entreprises de dégager des liquidités. Pour le financement des entreprises, une baisse du taux d’intérêt jusqu’à 10% au maximum est suggérée par le Cercle de Réflexion des Economistes de Madagascar. Un soutien plus prononcé devrait par ailleurs être apporté aux PME/PMI à travers la création d’une banque d’Etat qui leur serait dédiée, où le taux serait subventionné. Le capital de cette banque serait constitué entre autres par les « épargnes dormantes » comme l’argent de la CNaPS, des sociétés d’assurance à participation étatique, … pour soutenir les entreprises.

Mesures à moyen et long termes

Une prise d’initiative nationale, systémique et financière est préconisée. Chaque élément de la société devra être responsabilisé et toutes les mesures économiques et extra-économiques pouvant accompagné cette mobilisation devront être initiées. Dans cette disposition, le recadrage des accords financiers internationaux formels et informels et la réadaptation des lois bancaires et financières sont nécessaires. Pour ce qui est du Budget de l’Etat, il faudrait l’augmenter jusqu’à environ 40% du PIB (moins de 20% actuellement), selon les précisions apportées par Rakoto David, Président du Conseil d’Administration du CREM. Un accent particulier a également été apporté sur la nécessité d’asseoir une préférence de monnaie scripturale sur la circulation de billets de banque entre autres
Cet épisode du coronavirus soulève la nécessité du pays de se constituer des secteurs de souveraineté pour être résilient face à ce genre de crise importée. Parmi ces secteurs, le CREM, celui des produits de première nécessité avec en première ligne l’agroalimentaire et l’agro-industrie. «C’est le moment de renforcer la production interne pour plus d’autonomie».

Recueillis par C.R

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