Crise sanitaire : Des centaines d’étrangers bloqués dans les hôtels depuis 2 mois

La décision de fermeture des frontières a été adoptée à la hâte si bien que bien de ressortissants étrangers sont restés bloqués dans notre pays.

Un calme plat règne dans les hôtels. Si les uns ont quasiment mis la clé sous le paillasson, d’autres assurent un service minimum, étant contraints de mettre des employés au chômage technique. Un Hôtel-Restaurant du centre-ville continue d’héberger quelques clients. «3 des 14 chambres dont nous disposons sont occupées par des clients en provenance du Moyen-Orient, bloqués à Madagascar en raison de la suspension des liaisons aériennes et de la fermeture des frontières. Ils prévoient d’attendre la reprise des vols d’Ethiopian Airlines pour se rendre à Dubaï ou à Abou Dhabi. Si des vols spéciaux de rapatriement pour la France, la Réunion, les Etats-Unis…ont pu avoir lieu, ce n’est pas le cas pour le Moyen-Orient. Même à la reprise des vols, ils préfèrent être certains d’arriver à destination, craignant d’être rete­nus en confinement dans un pays de transit, avant de vouloir quitter la capitale malgache », a expliqué le propriétaire de l’établissement.
Et ce n’est pas un cas isolé. D’autres hôtels de la capitale sont également dans la même situation. Ils sont des centaines provenant de La Réunion, de Maurice, du Moyen-Orient, de l’Europe… à être bloqués à Madagascar.
Un prolongement de séjour indépendant de leur volonté qui entrainera forcément des dépenses imprévues. Tôt ou tard, ces étrangers risquent de ne plus avoir de quoi payer leur chambre d’hôtel et il va être difficile de négocier avec les gérants ou les propriétaires des hôtels…
Dans un autre grand établissement hôtelier, seules 5 chambres sont occupées. Plus de 90% des grands hôtels sont fermés, pour ne citer que Novotel, Carlton, … « Au Colbert d’Antaninarenina, plus aucune chambre n’est occupée depuis le 20 mars dernier », confie Eric Koller, Directeur Général de l’Hôtel. Seule, la Pâtisserie reste ouverte de 07h à 13h. « Si le restaurant a repris dans certains établissements depuis le déconfinement progressif, la réduction des activités engendre une baisse du chiffre d’affaires jusqu’à -95%. Mais il faut assurer la survie pour pouvoir remonter plus facilement la pente » dit-on dans le secteur.
Il importe de trouver des solutions pour les hôteliers de province qui peuvent accueillir une clientèle locale. La situation est plus complexe dans la capitale où 80% des occupants sont constitués de clientèle d’affaires. « Les mois les plus durs sont à venir », déplorent des gérants hôteliers qui attendent le fameux plan de mitigation qui permettra d’atténuer les impacts du coronavirus.

Claudia R.

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