Crise sanitaire Secteur microfinance : un avenir incertain

A l’instar de l’ensemble des acteurs économiques, les institutions de Microfinance (IMF) subissent aussi les impacts de la crise sanitaire. Le secteur des microfinances joue pourtant un rôle important dans l’économie du pays. Il importe de le préserver.

Le secteur des Microfinances est fragilisé. Les mesures restrictives prises dans le contexte de crise sanitaire ont fortement perturbé l’économie et les trésoreries des IMF. Cette annonce a été faite par l’Association Professionnelle des Institutions de Microfinance APIMF au cours d’une rencontre avec la presse. Le taux de remboursement des crédits a baissé sensiblement, surtout dans les localités concernées directement par le confinement. «Le portefeuille à risque est en moyenne de l’ordre de 29% de l’encours de crédit. Les retraits des épargnes sont plus élevés qu’en contexte normal. Tout cela grève les trésoreries et les situations financières des IMF (…). Ce qui présage un futur incertain» s’est exprimé Guy Ratsimbazafy, Président de l’APIMF.
Depuis le début de la crise, les IMF n’ont cessé de faire appel à l’appui des autorités. Elles se trouvent aujourd’hui devant des situations problématiques faute d’appuis réels pour renflouer leurs ressources. «L’insuffisance de fonds de roulement et le manque de visibilité quant à l’évolution de la pandémie ont déjà obligé quelques institutions à suspendre les octrois de crédit et/ou à fermer certains points de service » se désole l’Association.
Selon les 16 institutions de microfinance membres, il est primordial d’aborder sérieusement la problématique de ce secteur. «Autrement, tous les efforts déployés durant une trentaine d’années risqueront d’être annihilés et cela impacterait la stabilité même du système financier du pays » avancent-elles. Un administrateur de l’APIMF a également fait part de son inquiétude. «Dans les mois qui suivent, nous ferons face à la campagne agricole. Qu’adviendra-t-il si les IMF n’ont plus la capacité d’octroyer des crédits aux paysans ? Cela impacterait sur leurs activités, leurs productions et donc sur l’alimentation de la population » craint-il.
Les acteurs du secteur de la Microfinance estiment que la relance économique ne pourra être effective, si certains secteurs comme le leur sont livrés à eux-mêmes. Ils mettent en exergue la nécessité de préserver ce secteur essentiel et de conserver ainsi ce qui existe déjà pour accroître le taux d’inclusion financière dans le pays. « Les actions conjoncturelles sont nécessaires, mais seules des solutions structurelles peuvent assurer un développement économique pérenne » concluent-ils.

Claudia R.

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