Développement énergétique : “Opération solaire” à l’hôpital de Mahitsy

Pouvez-vous imaginer une opération chirurgicale sans électricité ? Cela s’est produit à maintes reprises à une trentaine de kilomètres de la capitale, à l’hôpital de Mahitsy où les coupures sont fréquentes. Depuis six mois, cela a changé grâce à des panneaux solaires.

Avec une lampe frontale ! C’est ainsi qu’à l’hôpital de Mahitsy, Dédé Bakoniarivo, chef du service maternité, effectuait des opérations chirurgicales en cas de délestage. «Ce n’était pas facile d’opérer dans de telles conditions, mais il le faut, pour sauver la vie de la mère et de son enfant, lors des césariennes». Ces opérations ont réussi, fort heureusement.
Le laboratoire d’analyses médicales, non plus, n’était pas épargné. Lors d’une coupure d’électricité, les travaux étaient suspendus. Le groupe électrogène n’était plus fonctionnel, et l’achat de carburant était d’ailleurs au-delà des moyens de l’hôpital. Dans pareille situation, il n’était pas possible de déterminer le groupe sanguin d’un patient, pourtant indispensable durant la phase préopératoire. «Pour les urgences, les patients étaient alors transférés dans la capitale», déplore Pierre Rakotoniaina, major du service laboratoire.
Malgré ces conditions précaires, l’affluence des patients est toujours au rendez-vous. En moyenne, 200 à 250 patients sont opérés par mois dans cet établissement créé il y a 120 ans. C’est en 1976, avec l’arrivée de médecins chinois à l’hôpital, que les premières interventions chirurgicales ont eu lieu. Il y a deux ans, les Chinois sont partis exercer au Centre Hospitalier Universitaire d’Anosiala.

Installation solaire

Mais ASMADA, une association humanitaire française a apporté une bouffée d’énergie. En novembre 2017, elle a doté l’hôpital de panneaux solaires, par l’intermédiaire de l’Association des Médecins Acupuncteurs de Madagascar, présidée par le Dr Lucie Ranaivoarisoa.
Le système permet de faire face aux besoins du bloc opératoire, du laboratoire d’analyses, du service radiologie et de la salle de réanimation. Les 30 plaques solaires et les 24 batteries ont coûté 39.000 Euros. La puissance de l’installation est de 15 kW. 25% sont utilisés et les 75% sont stockés pour les besoins en cas de coupure de courant. Si les panneaux sont installés sur la toiture, les batteries sont placées dans une petite case à l’arrière du bâtiment.
L’électricité de la JIRAMA est encore utilisée pour les bâtiments prioritaires, mais la source d’énergie bascule automatiquement vers le solaire en cas de délestage, précise le Dr Abel Ranaivoson, Médecin Chef. Mais pour que tout l’hôpital puisse en bénéficier, il faudrait doubler voir tripler l’installation.

Claudia R.

Imprimer Imprimer

 

Ce contenu a été publié dans Ma-LAZA. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.