“Manàna vary tsy ho tojo mosary (…) » traduit littéralement par « ayez du riz pour ne pas connaître la famine ». C’est à travers ce dicton que le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche s’est exprimé hier lors du lancement de l’atelier sur la mise à jour de la stratégie nationale pour le développement rizicole.
La dernière stratégie nationale pour le développement rizicole couvrait la période de 2017 à 2020 et nécessite ainsi une mise à jour. De nouveaux défis attendent le pays dans le cadre du Plan Emergence Madagascar PEM : l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire et la promotion de l’émergence d’un système agricole moderne. Selon le ministre Lucien Ranarivelo, il importe de revoir la stratégie de développement et de partager une vision commune et cohérente dans le but d’accroître durablement la production. « Nous devons entre autres nous focaliser sur l’extension des périmètres irrigués via des aménagements neufs sur 100.000 ha, réhabiliter des périmètres irrigués dégradés, disséminer des techniques culturelles améliorées pour booster la productivité grâce à la vulgarisation de semence à haute performance et améliorée » a-t-il indiqué hier, au Panorama. Pour atteindre l’autosuffisance rizicole, 500.000 tonnes supplémentaires de production locale sont nécessaires.« La faible pluviomètre, la période écourtée de la saison de culture…constituent autant d’impacts du changement climatique. Face à une telle situation, il faut adopter de nouvelles approches de culture plus résilientes. Il importe de considérer des solutions à court terme pour un changement conjoncturel, mais aussi mener des réflexions et proposer des stratégies à long terme pour un changement structurel qui va conduire vers l’autosuffisance rizicole et permettre à Madagascar de devenir un grenier de l’Océan Indien et un grand producteur sur le marché international » a précisé le ministre. L’approche à adopter doit également miser davantage sur une décentralisation et une déconcentration des services techniques et étatiques. Il estime que la chaîne de valeur riz doit également mettre à profit la technologie et la digitalisation.
L’atelier s’est tenu hier en partenariat avec l’Agence Internationale de Coopération Japonaise JICA et la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique CARD.
Claudia R.
