L’intervention télévisée du Chef de l’Etat de dimanche dernier n’a pas manqué de soulever des réactions diverses.
Le Président Andry Nirina Rajoelina a anticipé, dans son inter-
vention télévisée de dimanche dernier, les grandes lignes des mesures qui seront au centre de la rencontre avec le secteur privé de ce mercredi 17 Juin. «Dans le cadre de ce dialogue prévu entre l’Etat et le secteur privé, j’espère qu’un comité technique sera mis en place pour concerter sur les détails de mise en œuvre. Cela permettra d’éviter notamment que les aides ne tombent entre les mains de ceux qui ne devraient pas en bénéficier. En d’autres termes, il faut s’assurer que les appuis parviennent aux réels bénéficiaires», précise Andrianavalomanana Razafiarison, président du groupement du patronat malagasy (FIVMPAMA).
Avec la crise sanitaire, le groupement du patronat malagasy FIVMPAMA avait sollicité un appui financier de l’Etat. Les 40 millions USD annoncés par le président Andry Rajoelina pour venir en aide aux PME et PMI répondent partiellement à cette attente. «Pouvoir contracter des prêts à taux réduit est d’une importance majeure, même si nous avons demandé des subventions non remboursables », précise Andrianavalomanana Razafiarison. Des mesures doivent être prises pour faciliter davantage l’accès au crédit puisque les banques requièrent souvent des garanties hypothécaires. Le projet de loi sur les sûretés mobilières devrait ainsi être examiné par le parlement.
« Le plan Marshall d’un montant 1043 milliards Ar est une grande première », précise-t-il. Les différents projets d’infrastructures prévus auront des impacts majeurs sur les autres secteurs d’activité. Mais il faut accorder une place majeure au volet formation dans le domaine des bâtiments et travaux publics pour pallier à l’insuffisance de main-d’œuvre qualifiée. Force est de constater que de nombreux ouvriers qualifiés travaillant sur des chantiers à Madagascar viennent de l’étranger.
L’industrialisation a également été au cœur de l’intervention de dimanche dernier. « Promouvoir la consommation locale contribue à un patriotisme économique », selon notre interlocuteur.
Des questions en suspens….
Des questions demeurent en suspens et le FIVMPAMA espère que ces points pourront être abordés au cours de la rencontre de demain. Il en est ainsi de la situation des employés. Il y a ceux qui ont dû partir au chômage technique et ceux qui ne perçoivent qu’une rémunération partielle. Le secteur informel a déjà bénéficié du «Vatsy Tsinjo » et du « Tosika Fameno ». Un autre projet de distribution de nourriture, baptisé « Kaly Tsinjo » a également été annoncé. Andrianavalomanana Razafiarison estime ainsi que des mesures doivent être prises au profit des travailleurs qui constituent une force de production et qui sont des contribuables.
Pour ce qui est des impôts, de nombreuses entreprises n’ont plus de trésorerie et demandent une annulation de paiement au cours de cette période de crise sanitaire. « Si cela n’est plus possible, le projet de loi de finances rectificatives ayant déjà été ficelé, des allègements devraient pouvoir se faire », suggère notre interlocuteur. Les restrictions de circulation constituent aussi des freins pour les entreprises de transformation dont les zones de production se situent hors de la ville.
Le FIVMPAMA espère que la rencontre de demain se fera dans un réel esprit de dialogue.
Claudia R.
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