Point de vue : A chacun ses priorités !

Quelles sont les priorités de ce pays ? Tout au long de son discours, le président de la République s’est contenté d’annoncer des mesures visant à soutenir le secteur privé avec un fonds de 40 millions d’USD, disponible à l’emprunt. Son gouvernement s’est abstenu, pour l’instant, de divulguer ni l’usage de ce fonds, ni le taux d’intérêt appliqué et encore moins les secteurs cibles.
Si bon nombre de nos entreprises se trouvent dans des difficultés majeures, l’annonce d’un Plan Marshall de 1.043 milliards Ariary, soit l’équivalent de 270 millions d’USD a fait tiquer les observateurs. L’urgence est-elle dans la construction d’infrastructures ou bien dans la résilience contre la Covid-19 ? Ce plan est, certes, louable si elle permet de sauver les chômeurs qui se chiffrent à des milliers, par des travaux de haute intensité de main-d’œuvre pour une longue durée. Là aussi, on n’a pas eu de détails.
Va-t-on mettre les charrues avant les bœufs ? Le projet de Loi des Finances Rectificative prévoit d’inciter les investissements et les emprunts à travers une croissance de la masse monétaire. Les appuis ne sont pas ciblés, du moins sur les secteurs les plus touchés. Quelle mesure pour le secteur du tourisme ? Des hôtels qui tournent à vide et des restaurants obligés de réduire leur personnel faute de clients, sans oublier les compagnies de transport aériennes et terrestres qui en font les frais du confinement et des restrictions de circulation. Comment l’Etat compte-t-il sauver ce secteur sans l’injection d’un fonds spécifique ? Viennent ensuite le secteur industriel dont la croissance est estimée à -13%, et le secteur des services à -15%, selon la projection du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Le secteur privé aura son mot à dire lors de la rencontre de ce mercredi 17 Juin. L’on se demande toutefois si cette rencontre ne devrait pas précéder la mise en œuvre du projet de Loi des Finances Rectificative et non le contraire… Du moins en ce qui concerne les allégements d’impôts et taxes qui ne doivent être régis que par une loi.

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