Un engin compresseur est généralement visible dans les chantiers pour compacter les terrains ou des matériaux de chaussée. Hier, dans l’enceinte de l’Autorité de Régulation des Technologies de Communication ARTEC Alarobia, un engin a été utilisé non pas pour compacter des matériaux, mais pour écrabouiller des téléphones contrefaits ou avec IMEI non valide.
Du jamais vu dans le pays! 1.100 téléphones neufs, ont été émiettés hier à l’ Autorité de Régulation des Technologies de Communication. L’importation et la vente de téléphones avec un code IMEI (International Mobile Equipment Identity) non valide sont en effet interdites depuis janvier 2018, suivant l’arrêté n°890/2018 du 17 janvier 2018. L’ARTEC et la douane malagasy collaborent ainsi dans l’application de ces mesures de restriction. Grâce à ces opérations de contrôle, des téléphones contrefaits ont été enlevés du marché local. Ces produits contrefaits et confisqués ont été détruits hier, évitant ainsi toute distribution auprès des consommateurs.
Laurent Rakotomalala, DG p.i de l’ARTEC ne manque pas de préciser que ces marchandises ont été introduites dans le pays en suivant les procédures légales. Toutefois, les téléphones ne correspondaient pas aux déclarations faites. A noter que les importations de téléphones nécessitent une autorisation préalable auprès de l’ARTEC. Une société donnée peut être détentrice de cette autorisation mais les marchandises importées ne correspondent pas à celles inscrites dans la déclaration, confirme Christophe Soja, Directeur des Services Extérieurs au sein de la Direction Générale des Douanes. Aucune dénomination de société n’a été dévoilée. Les missions de contrôle seront renforcées dans les mois à venir auprès des revendeurs de la capitale et les deux entités continueront à collaborer dans l’objectif de protéger les usagers des produits contrefaits. A noter par ailleurs que de décembre 2018 à ce jour, près de 5 millions de téléphones ont été introduits légalement dans le pays et ont fait l’objet de déclaration passant sur la plateforme Midac de GasyNet.
Si l’article 04 de l’arrêté 890/2018 dispose que l’utilisation des téléphones avec IMEI non valide est interdite depuis la fin du mois de juin dernier, l’on apprend qu’au moins 30% des téléphones utilisés actuellement dans le pays ont des IMEI non valides et qu’il n’est pas possible de cesser brusquement leur utilisation sur le réseau. Les responsables estiment que cette cessation se fera naturellement, partant du principe que la durée de vie d’un téléphone est de 18 mois.
Enjeux du code IMEI
L’objectif du code IMEI, constitué de 15 chiffres inscrits sous la batterie d’un téléphone portable ou sur le coffret obtenu lors de son achat est non seulement de renforcer davantage les mécanismes de sécurité, mais également de limiter les vols des mobiles et la revente de téléphones dérobés, ou encore la vente illicite. Il est possible, grâce au numéro IMEI, de retracer et désactiver un téléphone volé. Une telle initiative permettra ainsi de renforcer la sécurité nationale, tout en garantissant les recettes douanières. Les effets néfastes des téléphones contrefaits ou avec IMEI non valides sont multiples notamment le danger pour la santé et l’environnement, la perturbation sur les réseaux des télécommunications ainsi que la dégradation de la qualité de service des télécommunications.
Pour obtenir le code IMEI de son téléphone, il faut composer le *#06#. Une fois que les 15 chiffres composant le code apparaissent, la validité est vérifiable sur internet, notamment sur le site de l’ARTEC. Il est fortement conseiller d’acheter des téléphones auprès des revendeurs en règle vis-à-vis de l’ARTEC dont la liste est disponible sur le site web de cette Autorité de Régulation des Technologies de Communication.
Claudia R.
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