E-visa : Les syndicats saisissent le Conseil d’Etat

E-visa : Les syndicats saisissent le Conseil d’Etat

Certains décrets ne sont pas du goût de tout le monde ! Il en est ains du décret de mise en exercice de l’e-visa, qui n’est pas du tout approuvé par les syndicalistes de SNAIM, SACIMAD et SEMPIDOU.

Les Syndicats des Agents des Impôts (SNAIM, SACIMAD) et des douanes (SEMPIDOU) ont déposé hier auprès du Conseil d’État, une requête pour annulation du décret instaurant le système de visa électronique pour les étrangers (e-visa) et l’attribution de la perception du droit de visa à la société AMETIS. Depuis le début de l’année, les touristes étrangers envisageant de se rendre à Madagascar doivent se procurer un visa électronique. L’État a confié la gestion de ces e-visas à la firme française AMETIS.
Au cours de la rencontre qui s’est tenue le 23 mai dernier au Tranompokonolona Analakely, les leaders syndicaux ont rappelé que l’administration douanière et l’administration fiscale contribuent considérablement aux recettes de l’Etat. Ils s’opposent ainsi à ce qu’ils appellent une privatisation d’une partie des activités de la DGI. Lorsque l’Etat se désengage, ne serait-ce qu’en partie, il y a anguille sous roche, ont-ils laissé entendre en faisant allusion aux sommes en jeu.
A noter qu’outre les 80.000 Ariary de l’État, la société AMETIS prélève également 7 euros hors taxe de frais de prestation, pour chaque demande de visa. Pour rappel, la solidarité syndicale de Madagascar (SSM) a déjà interpellé les autorités compétentes et a saisi le Bureau Indépendant Anti-corruption (BIANCO) sur les suspicions d’illégalité teintée de favoritisme dans l’autorisation accordée à la société privée AMETIS, de collecter les droits de visa aux frontières de Madagascar, au nom et à la place de l’Etat malgache.
Le Directeur Général des Impôts, Iouri Garisse Razafindrakoto, avait déjà indiqué que la DGI peut effectuer des contrôles à tout moment. Tous les jours, AMETIS reverse intégralement la somme qui revient à l’État au compte de la DGI auprès de la Banque centrale (BFM), par virement automatique. Les recettes de l’État sont donc intactes. Interrogé hier sur la grève menée par des syndicats de l’impôt, ce responsable a indiqué qu’une partie des employés sont en grève. Il a tenu à préciser que des rencontres ont déjà eu lieu en vue de trouver un terrain d’entente et chacun devrait s’en tenir à sa parole.

C.R

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